Histoire urbaine - petite et grande histoire - art et architecture modernes - bâtiments anciens - jardins et villas - ateliers et industrie - musées et loisirs  du 4è arrondissement

Entre Châtelet et Beaubourg

1- Place du Châtelet
La place fut aménagée en 1808 à la place de l'ancienne forteresse du Châtelet qui protégeait l'entrée de Paris jusqu'à 1802. Réaménagée dans les années 1860 par Haussmann, la place est alors bordée par le théâtre du Châtelet (www) et le théâtre de la Ville (www), dirigé par Sarah Bernhardt de 1898 à 1923.

Edifiés par Davioud, les deux théâtres "inspirés sans bonheur de la basilique de Vicence de Palladio" (B. Oudin) sont caractéristiques de la discrétion voulue par le préfet de la Seine : hormis leur façade classiquement monumentale, ils se fondent dans une architecture à l'échelle des immeubles voisins, dont n'émerge que le volume de la salle de spectacle. Côté Seine, les façades respectent l'alignement des autres immeubles. Haussmann souhaitait que ses percées, c’est-à-dire ses nouveaux grands boulevards, relient les points forts de la ville. Depuis le boulevard de Sébastopol, le dôme qui clôt la perspective du côté de l'Ile de la Cité est la coupole du tribunal de commerce.

La tour Saint-Jacques
C'est le seul vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie qui occupait l'emplacement de l'actuel square Saint-Jacques. Placé là dès l'époque carolingienne, le sanctuaire était à un carrefour important de voies menant au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. La statue du clocheton est celle du saint. Seule la tour gothique n'a pas été démolie pendant la Révolution française. Construite en 1523, elle témoigne de la persistance au 16è siècle des formes du Moyen Âge. C'est une station météorologique depuis 1891. Cachée pendant des années pour une restauration complète, la tour est enfin de nouveau visible (2008), toute immaculée.
A la base, la
statue de Pascal rappelle que le philosophe renouvela ici en 1648 ses expériences barométriques du Puy-de-Dôme, comme l'indique son "Récit de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs" (www, page 17). D'autres sources indiquent l'église St Jacques-du-Haut-Pas sur la montagne Ste Geneviève. Une stèle rend hommage à Gérard de Nerval qui fut trouvé pendu non loin de là en 1855.

La rue Saint-Martin qui passe devant Beaubourg et la Tour Saint-Jacques est l'ancien cardo, la voie principale nord-sud de Lutèce. Mais le quartier ne s'est urbanisé qu'au 11è s avec la construction de la forteresse du Châtelet devant le Pont Neuf (disparue en 1808).

2- Place de l'hôtel de Ville
Jusqu'au 11è siècle il n'y eut ici qu'une longue grève caillouteuse. En 1141, les "marchands de l'eau" créèrent un port pour désengorger celui de la Cité. Sur le port de Grève accostèrent alors les bateaux d'approvisionnement de blé, de vin, de foin, de bois, de charbon. Dominées justement par les "marchands de l'eau", les premières autorités municipales s'installèrent en 1357 dans une maison bordant la place de Grève. La petite place devint alors le lieu des réjouissances et des révoltes des Parisiens, et même des exécutions capitales du 12è siècle à 1830. C'est en 1830 qu'elle prit son nom actuel. Au 19è siècle, les ouvriers sans travail se réunissaient sur la place, ce qui donna naissance à l'expression "être en grève". Les travaux d'Haussmann agrandirent la place et lui donnèrent son allure actuelle. Elle est devenue piétonnière en 1982.

Hôtel de Ville, place de l'Hôtel de Ville (www)
(tél. 01 42 76 43 43, visite sur RV au 01 42 76 50 49
)
La municipalité parisienne est issue de la corporation des marchands de l'eau. Accordé par le roi en 1170, le monopole de l'approvisionnement par voie fluviale leur conférait un pouvoir considérable puisque le commerce se faisait alors principalement par bateau. En 1246, saint Louis crée la première municipalité : les bourgeois de Paris élisent des échevins qui les représentent auprès du roi. Leur chef est appelé "prévôt des marchands" et le sceau des marchands de l'eau, les plus puissants, est adopté : c'est le fameux bateau qui "flotte et ne sombre pas" ("fluctuat nec mergitur"), qui forme aujourd'hui les armoiries de la Ville de Paris. Pendant un siècle, les réunions ont lieu dans le voisinage de l'abbaye Sainte-Geneviève, sur la rive gauche. C'est en 1357 qu'Etienne Marcel, prévôt des marchands, achète une maison donnant sur la petite place de Grève. La "Maison aux piliers" est alors un édifice gothique orné d'arcades au rez-de-chaussée, d'où son nom.

Elle est reconstruite au 16è puis au 17è siècle. Largement remanié, agrandi et décoré (de peintures d'Ingres et Delacroix) au 19è siècle sous Louis-Philippe, il brûle entièrement lors de la Commune en 1871. Une souscription nationale permet de le reconstruire en 1882 dans son style d'origine (par Théodore Ballu et Edouard Deperthes). De nombreuses niches et piliers accueillent 108 statues de célébrités nées à Paris. Au dessus du couronnement du bâtiment s'élèvent les statues de 30 villes françaises - sauf Strasbourg et Metz. Le "fronton de l'horloge" ornant le centre de la façade principale représente plusieurs allégories féminines : la Seine et la Marne encadrées par le Travail et l'Instruction, surmontées par la Ville de Paris. L'intérieur orné de dorures, de boiseries, de lustres de Baccarat témoigne des fastes de la IIIè République. Le Conseil de Paris, qui a lieu en général le lundi est ouvert au public. Le logement du maire de Paris se trouve du côté du quai de l'Hôtel de Ville.

B.H.V., 14 rue du Temple (www)
(tél. 01 42 74 90 00, ouvert 9.30-19.30 sauf dimanche, nocturne jusqu'à 21.00 le mercredi et 20.00 le samedi)
L'ancien bazar Napoléon devenu bazar de l'Hôtel de Ville en 1870 ne présente pas d'architecture très marquante, mais son sous-sol est connu de tous les bricoleurs.

Eglise Saint-Merri, 78 rue Saint-Martin ou 76 rue de la Verrerie
(métro Hôtel de Ville) (tél. 01 42 71 93 93, ouvert 15.00-19.00 sauf dimanche)
Fontaine Stravinski Saint-Merri.jpg (10031 octets)Vers 700 fut enterré à Paris saint Médéric, abbé de Saint-Martin d'Autun. C'est son nom contracté qui fut donné à une chapelle élevée ici au 9è siècle et reconstruite en 1220. Edifiée dans un style gothique flamboyant, l'église actuelle date de 1552. Au 18è siècle on détruisit les traces gothiques pour les remplacer par un décor baroque : le jubé, clôture monumentale qui séparait le chœur et la nef, fut détruit en 1709. Les vitraux furent remplacés par des verres blancs. L'église Saint-Merri donne ainsi une idée du décor aménagé à la même époque à Notre-Dame, mais qui ici est resté. La Révolution détruit les statues, ferme l'église et en fait une fabrique de poudre. Le 19è siècle refait les statues (1842), restaure le bâtiment, la ville de Paris fait décorer les chapelles par des peintures. Une petite tourelle située à gauche de la façade abrite la plus vieille cloche de Paris, qui date de 1331.

3- Centre Beaubourg-Georges Pompidou, 19 rue Beaubourg (www)
(métro Rambuteau) (tél. 01 44 78 12 33, ouvert 11.00-22.00 sauf mardi pour le centre, 11.00-21.00, nocturne jusqu'à 23.00 le jeudi pour les expos)
(
Renzo Piano et Richard Rogers, www des architectes, 1977)
Amateur d'art moderne, le président Georges Pompidou voulait construire un grand musée d'art contemporain et une bibliothèque gratuite en libre accès. Bien que désapprouvant le projet finalement retenu par le jury, il n'a pas cherché à le mettre en cause. Les architectes ont voulu construire un bâtiment familier comme une usine, ludique et intrigant, "surtout pas un temple de la culture intimidant".

La contrainte majeure était de supprimer tous les obstacles intérieurs pour permettre une complète liberté d'aménagement intérieur. Les architectes ont utilisé la contrainte en "sortant et en exhibant à l'extérieur les tripes du bâtiment" : les structures métalliques, les gaines de circulation de couleur différente pour l'eau (vert), le chauffage et l'aération (bleu), l'électricité (jaune), les circulations (rouge) ; et surtout le grand escalier roulant dans son tube de verre. Achevé en 1977, le centre Pompidou s'est bien intégré dans le vieux Paris grâce à la fois à son respect de l'alignement traditionnel et au contraste de ses formes et ses couleurs. C'est un bâtiment certes moderne (beauté résidant dans les volumes et pas dans la décoration, liberté des aménagements intérieurs) mais très différent des immeubles en béton des décennies précédentes, singulier dans tous les cas.
Attirant 25 000 personnes par jour, soit beaucoup plus que prévu, y compris une population marginale en hiver, le centre a été remis à neuf et réorganisé en 2000 : le musée d'art moderne a presque doublé en surface grâce au départ de l'administration de l'autre côté de la rue Rambuteau, la Bibliothèque publique d'information occupe désormais trois niveaux et bénéficie d'une entrée autonome sur la rue Beaubourg.

Musée national d’Art moderne (www)
(tél. 01 44 78 12 33, ouvert tous les jours 11.00-21.00 sauf mardi)                                                                                                      
Il a repris les collections du musée d’art moderne créé en 1937 au palais de Tokyo. Enrichies d’autres donations et de nombreuses acquisitions, les collections ne pouvaient pas être présentées en permanence et le roulement sur les cimaises était important. Le musée expose ses toiles sur deux niveaux : art contemporain au 4è (figuration narrative des années 1960, peinture d'inspiration minimaliste, art conceptuel etc.), art moderne 'historique' (1905-1960) à l'étage du dessus (qu'on atteint par des escaliers -ou ascenseurs- intérieurs) : Fauves, cubistes, Bonnard, Matisse, Léger, Kandinski, Klee, Malévitch, Delaunay, peintures surréalistes, Dubuffet, groupe Cobra, Giacometti, etc.
Située à gauche des caisses (et nécessitant un billet pour les adultes accompagnateurs), la Galerie des enfants accueille trois fois par an une œuvre accessible et étonnante qui interpelle les jeunes et les moins jeunes. Voir aussi le site pour les juniors : www.

Vue de Paris
Depuis la "chenille" et la terrasse du dernier étage, la vue sur le vieux Paris est fort intéressante, sans être circulaire. Un restaurant permet de se reposer. On ne peut plus y accéder sans prendre de billet.

Bibliothèque publique d'information (BPI) (www)
(tél. standart : 01 44 78 12 33, renseignement : 01 44 78 12 75, ouverte 12.00-22.00 sauf mardi, 11.00-22.00 le samedi-dimanche)
Ouverte en 1977 en même temps que le centre Pompidou, son principe était novateur : il s’agissait de permettre l’accès de la connaissance au plus grand nombre en organisant une bibliothèque ouverte à tous, gratuite et dont les livres sont en libre accès. 

Atelier Brancusi (www) (dossier pédagogique www)
(tél. 01 44 78 12 33, a
u nord de la Piazza, ouvert 14.00-18.00 sauf mardi)
Constantin Brancusi vécut et travailla dans son atelier de l’impasse Ronsin (15è arrondissement, aujourd’hui disparu) de 1925 à 1957. Lorsqu’à sa mort, le sculpteur légua son atelier, il fit obligation à l’Etat de reconstituer son atelier dans le musée d’art moderne. Imparfaitement reconstitué au Palais de Tokyo, inondé dans le premier édifice de la piazza Beaubourg, l’atelier reconstruit par Renzo Piano a rouvert en 1997. L’atelier présente des esquisses mais aussi les sculptures pures et stylisées de Brancusi, en pierre, en marbre, en bronze.

4- Ircam, 1 place Stravinski (www)
(visite guidée sur RV au 01 44 78 48 16)
(architectes Daniel et Patrick Rubin, puis
Renzo Piano)
L'"Institut de recherches et coordination acoustique/musique" se distribue en trois parties. Sous la place Stravinski s'étendent les studios et les laboratoires de recherche et de création musicale (sur l'acoustique, la perception). L'ancien immeuble en brique et en pierre accueille la pédagogie et la documentation (médiathèque proposant des partitions, des documents sonores). Enfin, l'extension moderne de Renzo Piano réalisée en 1989 abrite les services généraux. Le bâtiment s'intègre à ses voisins à la fois par l'utilisation de la brique et par son alignement discret, mais il s'en distingue par ses formes épurées.

Fontaine Stravinski
(Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, 1983)
Aménagée en 1983, la fontaine contribue à l’animation « saltimbanque » suscitée par le centre Beaubourg. Sur la piazza officient les musiciens, les caricaturistes et les noueurs de tresses colorées. Devant la fontaine les musiciens, danseurs, mimeurs divertissent les passants. La fontaine a été aménagée par Jean Tinguely pour les mobiles en fer et Niki de Saint-Phalle pour les « nanas » et autres personnages colorés. Les sculptures rendent hommage au compositeur de Petrouchka et du sacre du Printemps (ci-dessus).

5- Quartier de l'horloge, rues Rambuteau et Brantôme
(architectes JC Bernard et A. Bertrand, 1983)
Construit en même temps que le quartier de Beaubourg, il a remplacé des petits immeubles et des ateliers de bonneterie et de mercerie, plus ou moins insalubres. Seules ont été conservées les façades de la rue Saint-Martin et quatre immeubles de la rue Beaubourg datant du début du siècle. Les immeubles nouveaux de 6 ou 7 étages s’intègrent dans la trame traditionnelle. Ils dominent les ruelles piétonnières d'un premier étage d'activités surmonté de volumes variés et de terrasses verdoyantes. Du côté de Beaubourg, le quartier s'ouvre par une statue de Zadkine représentant la fuite de Prométhée alors qu’il vient de ravir le feu du ciel. Au centre, la grande horloge figure le " Défenseur du temps " : toutes les heures, il combat l’un des trois monstres venus des airs, de la terre ou des mers. A midi et à 18h, il se bat contre tous les trois (Jacques Monestier, 1979).

6- Musée de la poupée, impasse Berthaud, 22 rue Beaubourg, 3è (www)
(métro Rambuteau)
(tél. 01 42 72 73 11, ouvert 10.00-18.00 sauf lundi)
Les poupées ont remplacé en 1995 l’ancien musée des instruments mécaniques. Le nouveau musée expose une collection de poupées et de "bébés" français en porcelaine de 1860 à 1960, réunis par deux collectionneurs, Guido et son fils Samy Odin. Présentées dans un décor évoquant l’époque de leur création, les poupées ont, elles aussi, évolué : les « Parisiennes » de 1860-1870 ont un visage d’adulte et reproduisent la mode. C‘est seulement après 1880 que les premières poupées adoptent un visage d’enfant, puis un visage de nourrisson. Le musée organise des stages de création et de restauration de poupées en porcelaine.

On peut continuer avec le Marais autour de la rue des Francs-Bourgeois
 

Entre Saint-Paul et l'hôtel de Ville

Place du marché Sainte-Catherine.jpg (14488 octets)(Départ métro Saint-Paul...)
(On trouve la place du marché Sainte-Catherine au nord de Saint-Paul, en passant par la rue Caron ou la rue de Sévigné ou la rue de Turenne...)

7-
Place du marché Sainte-Catherine
Certes les immeubles datent du 18è siècle. Mais l’organisation de cette charmante petite place est typique du Moyen Age : toutes les perspectives sont fermées, d’où la difficulté d’ailleurs pour la retrouver…

8- Eglise Saint-Paul-Saint-Louis, 99 rue Saint-Antoine
(tél 01 42 72 30 32, ouvert 8.00-20.00 du lundi au vendredi, 8.00-19.30 le samedi et 9.00-20.00 le dimanche)
Eglise st-Paul st-Louis TB.jpg (10876 octets)C’est la seule église jésuite de Paris. Militants de la Contre-réforme catholique, les Jésuites décidèrent au début du 17è siècle de construire une église qui impressionnerait les fidèles. Commencée avec l’appui de Louis XIII qui lui donna son nom, elle fut achevée en 1641. L'église était célèbre pour la richesse de son mobilier et de ses oeuvres d’art, dispersées par la Révolution et exposées aujourd’hui au Louvre et à Chantilly. De 1641 à 1762, l'église connut son apogée : Bossuet ou Bourdaloue venaient y prononcer des oraisons, que Mme de Sévigné venait écouter, Marc-Antoine Charpentier et Rameau y furent maîtres de chapelle. Les cœurs de Louis XIII et Louis XIV y ont été longtemps conservés. La Révolution dépouilla l'église de ses œuvres d'art, y organisa un dépôt de livres provenant des couvents détruits dans le quartier, et l'affecta au culte de la Raison. Elle retrouva son rôle religieux en 1802 en ajoutant Saint-Paul à son nom, car l'église Saint-Paul voisine venait d'être détruite. Baltard fut chargé de sa restauration sous le second Empire. L'église baroque présente une façade théâtrale à trois niveaux, deux corinthiens et un composite. A l'intérieur, le plan est inspiré par l'église du Gesù à Rome : les chapelles latérales servent de bas-côtés, le dôme était le plus grand à son époque. Le lycée Charlemagne voisin occupe depuis 1802 l'ancienne maison des Jésuites datant du 17è siècle.

9- La rue Saint-Antoine

H
ôtel de Sully, 62 rue Saint-Antoine
(métro Saint-Paul) (tél : 01 42 74 47 75, ouvert 12.00-19.00 en semaine et 10.00-19.00 samedi-dimanche, sauf lundi)
Hôtel de Sully entrée.jpg (10942 octets)Maximilien de Béthune, duc de Sully, grand maître de l'Artillerie (de l'Arsenal) et surintendant des finances de Henri IV acheta en 1634 un hôtel particulier construit 10 ans plus tôt et le fit magnifiquement décorer. Par l'emplacement de l'escalier et l'abondance des ornements, la conception de l'hôtel est encore Renaissance. Les bas-reliefs des façades représentent les Eléments et les Saisons. Affecté aux commerces à la fin du 18è, l'hôtel était défiguré par des ajouts qui n'ont été enlevés que récemment. La restauration a été conduite grâce à des gravures et des plans anciens. La Caisse nationale des monuments historiques et des Sites s'y est installée et organise des expositions (www). La librairie est bien pourvue en guides intéressants sur le patrimoine et les monuments historiques. Au fond du jardin, un passage conduit vers la place des Vosges (au n° 7) : c'est l'ancienne orangerie construite par Sully (voir le Marais).

Hôtel de Mayenne, 21 rue Saint-Antoine
Hôtel de Mayenne.jpg (10886 octets)Construit en 1613 pour Henri de Mayenne, il ressemblait alors à l'hôtel de Sully voisin. Il a été modifié en 1709 lorsque les fenêtres du rez-de-chaussée ont été remplacées par des arcades, et en 1870 lorsqu'il est devenu une école chrétienne. A droite dans la cour s'élève une tourelle en encorbellement

Musée de la magie et des automates, 11 rue Saint-Paul (www)
(métro Saint-Paul) (tél. 01 42 72 13 26, ouvert 14.00-19.00 le mercredi, samedi et dimanche, tous les jours durant les vacances scolaires sauf celles de juillet et d'août)
Le musée présente des accessoires de "physique amusante" des 17è et 18è siècles, appelée "prestidigitation" seulement depuis 1815. On peut y voir de très bons spectacles de magie inclus dans le prix d'entrée, mais aussi des instruments permettant de faire disparaître les objets et de déformer la réalité : la boite de la femme sciée en deux, des petits objets de buis provenant des boites de "physique amusante" offertes aux enfants du 19è siècle, les "boites à secret" où les bijoux disparaissent, des automates, des dinanderies, objets malléables en laiton fabriqués à Dinand en Belgique. D'autres caves voûtées présentent des jeux de miroirs, des illusions d'optiques basées notamment sur des reliefs en creux. Un film raconte le goût paradoxal du siècle des Lumières pour la magie.

A partir de la rue Saint-Paul on accède au village Saint-Paul (10), dédale de ruelles intérieures agréablement aménagées et occupées par des antiquaires. Si l'on sort de l'autre côté dans la rue des Jardins-Saint-Paul, on voit deux tours de l'enceinte de Philippe Auguste de 1190, jouxtant le terrain de sport du lycée Charlemagne.

11- Hôtel de Sens, 1 rue du Figuier
(métro Saint-Paul, Pont-Marie)
Hôtel de Sens.jpg (12101 octets)C'est l'un des rares exemples, avec l'hôtel de Cluny, de l'architecture civile du Moyen Age. L'hôtel fut construit entre 1475 et 1519 pour constituer la résidence parisienne de Tristan de Salazar, archevêque de Sens. Paris n'est devenu un archevêché qu'en 1623. Auparavant, l'évêque de Paris dépendait de l'archevêché de Sens : ici vécurent donc des membres des grandes familles comme les Guise ou les Bourbon. Au début du 16è siècle, Henri IV y logea son ex-épouse, la fantasque reine Margot. C'est elle qui aurait fait couper le figuier qui empêchait son carrosse de passer : l'arbre a donné son nom à la rue. Par la suite, l'hôtel fut loué à diverses activités sans être entretenu. Il était fort délabré lorsque la Ville l'a acheté en 1916. La restauration a davantage été une reconstitution : ainsi, le bâtiment a gardé son tracé médiéval irrégulier sur cour et son donjon de 1475, mais le reste a été reconstruit entre 1936 et 1962. L'hôtel de Sens abrite la bibliothèque Forney consacrée aux arts décoratifs.

Bibliothèque Forney, 1 rue du Figuier (www)
(tél. 01 42 78 14 60, ouvert 13.00-19.30 mardi, vendredi et samedi, 10.00-19.30 mercredi et jeudi)

Hôtel de Sens et jardin.jpg (9426 octets)Fondée en 1886 par le legs de l'industriel Forney, elle devait être un centre de documentation pour les artisans parisiens. Elle offre aujourd'hui aux amateurs d'art et d'architecture des livres et des périodiques, mais aussi des diapositives, des affiches, des échantillons d'étoffe du 18è siècle, des dessins de meubles et de ferronneries, des collections de papiers peints…

A droite de l'hôtel de Sens, le jardin à la française est accessible (à la vue) par une allée (ouverte 8.30-12.30). Celle-ci rejoint l'hôtel d'Aumont qui abrite le tribunal administratif, édifié par François Mansart.
De l'autre côté de la rue du figuier, le
jardin permet d'arriver à l'auberge de jeunesse des MIJE, 11 rue du Fauconnier (il faut se présenter le matin).

12- Maison européenne de la photographie, 5-7 rue de Fourcy (www)
(métro Saint-Paul) (tél. 01 44 78 75 00, ouvert 11.00-19.45 sauf lundi-mardi)
(architectes Yves Lion et A Levitt, 1995)
La Maison européenne de la Photographie organise des expositions thématiques ou monographiques depuis 1995. Les salles d'exposition ont été aménagées dans un ancien hôtel particulier du début du 18è siècle, l'hôtel Hénault de Cantobre, dont il reste notamment un beau balcon et un escalier à rampe de fer forgé. Après suppression des ajouts du 19è siècle, il a été agrandi par les architectes Yves Lion et A Levitt. Leur extension reprend la pierre de l'ancien hôtel, mais s'en distingue nettement par ses volumes épurés (ci-contre).

Le café est ouvert aux visiteurs de 11.00 à 19.00 du jeudi au dimanche et de 11.00 à 17.00 le mercredi et la librairie de 11.30 à 14.00 et de 14.30 à 19.30 du mercredi au dimanche.                                                                                                                                                                                                      
Le
quartier Saint-Gervais a gardé le tracé de ses ruelles médiévales : la rue François-Miron, la rue des Barres...

Hôtel de Beauvais, 68 rue François Miron
Construit à partir de 1655 pour madame de Beauvais, femme de chambre d'Anne d'Autriche, l'hôtel remplaça un ancien bâtiment dont il reste de belles caves gothiques. C'est de son balcon que la reine-mère, Mazarin, Turenne assistèrent en 1660 à l'entrée dans Paris de Louis XIV et de sa jeune épouse Marie-Thérèse. Par la suite, l'ambassadeur de Bavière qui avait acquis l'hôtel y hébergea la famille Mozart en 1763. Le terrain de forme irrégulière a imposé un plan original, notamment à la cour semi-ovale. Les 5 portes à mascarons, petits masques décoratifs, correspondent aux anciennes écuries. L'escalier à rampe en fer forgé est remarquable aussi. Mais il ne reste rien de la luxueuse décoration intérieure du 18è siècle. L'hôtel abrite depuis quelques années le tribunal administratif de Paris.

Maison de l'association pour la sauvegarde et la mise en valeur du Paris historique, 44-46 rue François Miron (www)
(tél. 01 48 87 74 31, ouvert 11.00-18.00, 14.00-19.00 le dimanche)

Datant de la fin du 16è s, la maison a été restaurée par les adhérents de l'association, qui ont également retrouvé l'état d'origine de la courette à pans de bois et du cellier de 1250. L'association milite pour éviter les destructions intempestives, organise d'intéressantes expositions et des visites guidées du vieux Paris.

Maisons médiévales, 11-13 rue François Miron
La restauration de 1967 a voulu retrouver l'état d'origine de leur construction au début du 16è siècle. En effet, un édit royal de 1607 avait ordonné de couvrir de plâtre les pans de bois des maisons de Paris pour éviter les incendies. Les deux maisons d'allure médiévale apparaissent donc avec leurs colombages de bois.

(A gauche rue Geoffroy...)
Mémorial du martyr juif inconnu, 17 rue Geoffroy-l'Asnier (www)
(métro Saint-Paul, Pont-Marie) (tél. 01 42 77 44 72, ouvert 10.00-18.00 sauf samedi, nocturne jusqu'à 22.00 le jeudi)
Mémorial du martyr juif inconnu 2.jpg (8596 octets)
Il abrite le Centre de Documentation Juive Contemporaine (archives, photothèque, bibliothèque).

La place Baudoyer a fait l'objet de fouilles avant la construction du nouveau parking, qui ont révélé un habitat mérovingien et des sépultures datant du 5è-7è s.

Vers la Seine s'ouvre la jolie
rue des Barres (13), avec une charmante terrasse de café-thé juste après l'entrée de l'église Saint-Gervais.

Eglise Saint-Gervais, place Saint-Gervais
(métro Hôtel de Ville) (tél. 01 48 87 32 02, ouvert 5.30-21.00 et toute la nuit du jeudi au vendredi, pour l'adoration)

Eglise Saint-Gervais.jpg (9685 octets)
Un orme verdit la place Saint-Gervais. Replanté en 1912, il rappelle la tradition des juges qui rendaient la justice sous un orme. On en trouve des traces aux alentours : les balcons des maisons des numéros 2 à 14 de la rue François-Miron datant de 1732 sont décorés d'un orme en fer forgé, notamment le n° 14. Bâtie à l'emplacement d'un sanctuaire du 6è siècle dédié aux frères martyrs Saint-Gervais et Saint-Protais dont les reliques avaient été retrouvées à Milan, l'église actuelle date des 16è et 17è siècle. En juillet 1616, Louis XIII posa la première pierre de la façade, où les trois ordres antiques se superposent : dorique, ionique, corinthien au dernier étage. Marie de Rabutin-Chantal s'y maria en 1644 avec le marquis de Sévigné. De nombreux personnages comme Scarron ou Philippe de Champaigne y furent inhumés. Les orgues reconstruits à l'ancienne en 1974 furent celles des Couperin, éminente dynastie de musiciens au 17è siècle. A la Révolution, ces tombes furent profanées, les statues détruites et l'église transformée en temple de la jeunesse. Au 19è siècle, la Ville de Paris fit refaire les décors des chapelles, commanda des statues et fit restaurer les vitraux. En 1918, un obus allemand fit plus de cent morts en faisant effondrer une partie de la voûte. Depuis 1975, l'église est desservie par les moines et les moniales de la Fraternité monastique de Jérusalem, dont l'office a lieu chaque jour à 7h, 12h 30, 18h et chaque dimanche à 11h.

Maison des compagnons du devoir, 1 place Saint-Gervais (www)
(tél. 01 48 87 38 69)
Visite de la salle des chefs-d'oeuvre de charpenterie, taille de pierre, carrosserie...                             
                                                                                        

Arsenal, Ile Saint-Louis et Notre-Dame

Quartier de l'Arsenal
En 1352 les Célestins, moines bénédictins, ouvrirent un couvent au niveau de la rue de l'Arsenal, qui s'enrichit rapidement grâce à la proximité des résidences royales de Saint-Paul puis des Tournelles. Mais en 1512, le roi récupère les ateliers de canons que vient d'aménager la Ville en bordure de Seine. Après son explosion en 1563, l'Arsenal royal est refait par Philibert Delorme, mais transféré à la Salpetrière pour la poudre au 17è s.

14- Bibliothèque de l'Arsenal, 1 rue de Sully, rue de l'arsenal
(métro Sully-Morland) (entrée sur la place Teilhard de Chardin, tel. 01 53 01 25 25 ouvert 9.00-19.00 du mardi au samedi)
A la fin du 14è siècle l'Arsenal royal occupait une tour de l'enceinte de Philippe V située près du fleuve. En juillet 1538, la foudre fait exploser la tour remplie d'armes et de munitions, détruisant la plupart des maisons du quartier. Un siècle plus tard, la fabrication des armes et de la poudre est transférée à la Salpetrière, laissant à l'Arsenal le stockage des munitions. On voit aujourd'hui encore des canons du côté du boulevard Morland. Construite en 1594 pour le duc de Sully, grand maître de l'Artillerie et surintendant des finances, l'ancienne résidence des grands maîtres de l'artillerie est embellie en 1745. L'austère façade contraste avec la magnificence des décorations intérieures. Fin 18è siècle, le marquis de Paulmy d'Argenson, grand maître de l'Artillerie, rassemble des ouvrages médiévaux, à une époque où le Moyen Âge était considéré comme une époque obscure. Complétée par d'autres collections aristocratiques, sa bibliothèque est ensuite enrichie par les archives de la Bastille et par les livres confisqués aux couvents. La bibliothèque ouvre au public en 1797. Elle possède de nombreux manuscrits du Moyen Age, notamment à miniatures, et des ouvrages consacrés aux arts du spectacle. Il est actuellement question de redistribuer ses collections, en raison du déménagement de la Bibliothèque nationale à Tolbiac.

(De l'autre côté de la rue de Sully, visible aussi boulevard Henri IV...)
Caserne des Célestins
Le bâtiment de cavalerie de la Garde républicaine a été édifié en 1892 à la place des jardins de l'ancien couvent.

15- Pavillon de l'arsenal, 21 boulevard Morland (www)
(métro Sully-Morland)
(tél 01 42 76 33 97, ouvert 10.30-18.30, 11.00-19.00 le dimanche, sauf lundi)
(1879, réhabilitation par A. Clément,
B. Reichen et P. Robert, 1988)
(Exposition permanente Paris, la ville et ses projets)
Pavillon de l'Arsenal.jpg (10127 octets)Le centre d'information d'urbanisme et d'architecture de la Ville de Paris occupe un bâtiment conçu en 1878 pour exposer les tableaux d'un riche marchand de bois. Transformé par la suite en atelier de la Samaritaine, le bâtiment a été acheté en 1954 par la Ville. Réhabilité en 1988, le centre offre trois niveaux d'exposition. Le rez-de-chaussée s'ouvre par une grande maquette de Paris au 1/2000è. Des dessins et des maquettes permettent de mieux connaître les constructions récentes de la capitale. Le premier étage est consacré aux expositions temporaires, le deuxième étage présente les projets des concours lancés par la Ville de Paris.
Depuis la dernière exposition "Le dessus des cartes", le pavillon expose l'extraordinaire borne d'information Geokiosk qui permet de parcourir Paris à la fois dans le temps et dans l'espace. En cliquant, on découvre le lieu vu par la photo aérienne, par le plan, le cadastre et les deux plans anciens de l'abbé de la Grive (1740) et des Chasses (1807).

Devant le pavillon, une statue d'Ipousteguy représente Rimbaud, "l'homme aux semelles de vent" selon le mot de Verlaine réinterprété par le sculpteur…

Juste derrière se dresse le centre administratif Morland hébergeant la préfecture de Paris.

Square Henri-Galli
Les pierres dominant un parterre de fleurs sont les vestiges du soubassement de l'une des huit tours de la Bastille, mises à jour lors de la construction de la première ligne du métro vers 1899.
(Traverser le pont de Sully vers l'Ile Saint-Louis...)

16- Ile Saint-Louis
Avant 1614, il n'y avait là que deux îles verdoyantes, l'île aux Vaches et l'île Notre-Dame. L'entrepreneur Christophe Marie fut chargé de les urbaniser, et commença par le pont qui porte aujourd'hui son nom. Achevé en 1630, le pont portait d'abord 50 maisons. Mais les travaux avançant trop lentement, Marie est remplacé par une autre équipe épaulée par l'architecte Le Vau. Les deux îles sont réunies et ceinturées de quais maçonnés, des rues orthogonales sont tracées, un plan d'ensemble régulier est établi, ce qui était nouveau. Les premiers habitants, artisans et marchands, s'installèrent le long des deux rues principales. Les hôtels particuliers plus opulents furent construits par la suite le long des quais pour bénéficier de la vue sur la Seine. Aujourd'hui, c'est un quartier calme et digne, à peu près préservé des boutiques de souvenirs et des foules bruyantes.

Eglise Saint-Louis-en-l'Ile, 19 bis rue Saint-Louis-en-l'Ile
(métro Pont Marie) (tél. 01 46 34 11 60, ouvert 9.00-12.00 et 15.00-19.00 du mardi au vendredi et 9.00-18.30 le dimanche)

Une église remplaça en 1644 la petite chapelle édifiée pour les premiers habitants de l'île Saint-Louis. Construite sur des dessins de le Vau, elle fut peu à peu agrandie et ne fut consacrée qu'en 1726. La Révolution ferma l'église et dispersa ses œuvres d'art, qui lui furent en partie restituées par la suite. Au 19è siècle, l'abbé Bossuet, curé de la paroisse de 1864 à 1888 contribua à l'enrichissement de l'église, et la ville de Paris commanda 28 tableaux pour orner les chapelles latérales. Alignée sur la rue et orientée vers l'est, l'église n'a pas un portail d'entrée habituel, mais deux grandes portes de bois donnant sur la rue. Une horloge signale l'édifice religieux comme une enseigne. L'intérieur est typique du style baroque religieux. Des concerts prennent l'église pour cadre presque chaque soir d'été.

Musée Adam Mickiewicz, 6 quai d'Orléans (www)
(métro Pont Marie) (tél. 01 55 42 83 83, visites guidées le jeudi à 14.15, 15.00, 15.45, 16.30 et 17.15, samedi à 9.00, 10.00, 11.00 et 12.00)
Aménagé dans la bibliothèque polonaise de Paris, le musée a été créé en 1903 par le fils d'Adam Mickiewicz. Le poète polonais romantique du 19è siècle exprima toujours des sentiments patriotique exaltés. Le musée présente des documents et des souvenirs du poète et du romantisme. Une salle est consacrée à Chopin et à Biegas, peintre du début du 20è siècle.
(Traverser le pont Saint-Louis vers l'Ile de la Cité...)

Square de l'Ile de France mémorial.jpg (6078 octets)17- Square de l'Ile-de-France, quai de l'Archevêché. Situé sur la pointe est de l'île de la Cité, le square est devenu un jardin public depuis le départ de l'ancienne morgue. L'émouvant Mémorial de la Déportation a été construit par G.H. Pingusson en 1962 (ouvert de 10.00-12.00 et de 14.00-17.00/19.00).

18- Notre-Dame de Paris www (Notre-Dame en 3D, en anglais www)
(métro Cité, Saint-Michel-Notre-Dame) (tél. 01 42 34 56 10) 
Horaires :
cathédrale ouverte de 8.00-18.45, 19.15 le samedi et dimanche - Chœur ouvert 10.30-12.00 et de 14.00-17.30 - Tours Informations pratiques, horaires, visites, etc... www - Visites guidées du lundi au vendredi à 14.00 et 15.00, le samedi et dimanche à 14.30 - Concerts Renseignements sur la saison www.

Square de l'Ile de France jardin.jpg (9696 octets)L'évêque Maurice de Sully décida en 1160 la construction d'un immense édifice pour remplacer deux anciennes petites églises. Echelonnés jusqu'en 1330, les travaux furent commencés par un architecte dont on ne connaît pas le nom. En effet l'artiste était encore un exécutant anonyme au service de Dieu et n'a été individualisé en tant que tel qu'à partir de la Renaissance. Construite dans la lignée de Saint-Denis, Notre-Dame est la dernière cathédrale à tribunes, ces galeries hautes situées au dessus des bas-côtés. Dès le 15è siècle, la Renaissance s'épanouit en retrouvant l'art antique. Mais c'est le 17è classique qui invente l'expression péjorative "gothique" (on disait auparavant "ogival") et qui altère la cathédrale. A la demande de Louis XIV, l'architecte Robert de Cotte détruit le jubé, le maître-autel du chœur pour les remplacer par un décor fastueux. Le portail est écorné pour permettre le passage des dais monumentaux des processions. Au siècle suivant, on remplace les vitraux par des verres blancs. La Révolution s'attaque aux symboles de la religion (les statues des portails) et de la monarchie (les rois de Juda de la façade que le peuple a toujours pris pour des rois de France), l'intérieur est pillé, Notre-Dame est consacrée au culte de la déesse Raison. Au 19è siècle, "Notre-Dame de Paris" devient un roman de Victor Hugo en 1831 et contribue au retour en faveur du Moyen Âge. Commencée en 1844, la restauration est notamment réalisée par Viollet-le-Duc. Hésitant entre une restauration de la nef fidèle au 12è ou au 13è, l'architecte a choisi de juxtaposer les deux époques.
La cathédrale est en travaux depuis 1991 (97,4 millions de francs sur le budget de l'Etat). A cette occasion, Bernard Fonquernie, l'architecte en chef des Monuments historiques a découvert une petite supercherie fomentée en 1860 par le sculpteur Paul Chenillon. C'est lui qui a réalisé les statues des rois de Juda de la grande galerie pour remplacer les originaux détruits par la Révolution. Parmi eux, le sculpteur a placé trois imposteurs, trois architectes des Monuments historiques parmi les plus fameux : Viollet-le-Duc, Lassus, Queyron. Gravé dans le socle des statues, l'aveu était dissimulé par une couche de plâtre...
Les travaux vont se poursuivre avec la restauration de la tour nord, en 2001.

Les pavés du parvis indiquent la disposition (et le nom) des maisons telles qu'elles étaient au Moyen Âge, avant leur destruction par Haussmann. Leur présence accentuait l'effet de grandeur de la cathédrale lorsqu'on la découvrait tout entière. On voit aussi le fameux point zéro des routes de France.
 

Mairie du 4è (www)
Dominique Bertinotti (PS), 2 place Baudoyer, 75 181 Paris cedex 04, métro Hôtel de Ville, tél. 01 44 54 72 80, ouvert du lundi au vendredi 8.30-17.00, nocturne jusqu'à 19.30 le jeudi.

Chiffres du 4è

Statistiques du recensement de 1990
Sondage de l'INSEE au 1/4
Chiffres du 4è Chiffres de Paris Chiffres de l'agglomération parisienne
Population totale 32 255 2 151 245 9 316 656
Population par âge (en %)
0-19 ans
20-39 ans
40-59 ans
60-74 ans
+ de 75 ans

15,7
37,2
25,7
12,7
8,7

18,6
35,9
24,7
12,2
8,5

25,5
33,8
24,7
10,2
5,7
Familles  (couples et enfants)
dont enfants

Personnes habitant seules (en % des ménages)
Nombre de personnes par ménage
20 128
6 440

54,5
1,78
1 423 932
491 292

49,8
1,92
7 486 068
2 920 272
33,2
2,41
Taux d'activité (en %)
dont chômeurs
61
8,8
60,9
9,7
62,5
9
Catégories socio-professionnelles des
ménages (selon personne de référence) (en %)
Agriculteurs
exploitants
Artisans, commerçants, chefs d'entreprises
Cadres professions intellectuelles sup.
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Retraités

Autres (élèves, étudiants, "au foyer")


0
6,7
28,9
12,8
11
6,8
23,2

10,6


0
5,5
23,4
13,9
13,8
10,5
23,4
9,4


0,1
5,3
18,4
16,3
14,2
17,4
22,3
6,0
Statut d'occupation du logement
par les ménages (en %)
Propriétaires-occupants
Locataires
Logés gratuitement

Logements sans confort
___ (sans salle de bain ni WC intérieurs)


28
58,5
13,5
10


28,3
63,0
8,7
8,1
40,2
54,0
5,8

3,9
Ménages ne disposant pas de voitures (en %)
Actifs travaillant à Paris
___ (même commune pour l'agglomération)
59,4
76,4
53,7
72,9
34,5
33,9

Les sites internet du 4è
Le Paris de Philippe Auguste : remarquable site sur la vie de la ville, les métiers, la muraille etc.

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