Histoire urbaine - petite et grande histoire - art et architecture modernes - bâtiments anciens - jardins et villas - ateliers et industrie - musées et loisirs  du 6è arrondissement

Saint-Germain des Prés (boucle)

Le quartier de Saint-Germain-des-Prés
Il est encore aujourd'hui associé à l'existentialisme des années 1950, à Sartre et Beauvoir écrivant au Flore (www), à Boris Vian, Raymond Queneau. Une association de sauvegarde s'est même créée pour préserver ce qui peut encore l'être, face à "l'invasion" (depuis 30 ans) des boutiques de luxe qui remplacent librairies et cinémas.

1- Eglise de Saint-Germain-des-Prés et Palais abbatial (www)
(
métro Saint-Germain des Prés) (tél. 01 55 42 81 33, ouvert 8.00-20.00, un plan de visite est disponible à l'accueil, horaires des messes www)
Dès 557 un lieu de culte est organisé par Germain, évêque de Paris. Il abrite des reliques ramenées par le roi des Francs Childebert, fils de Clovis. Les rois mérovingiens se font enterrer dans la basilique (les tombes ont disparu pendant la Révolution). L'abbaye s'embellit et se dote d'immenses terrains. Venant en pèlerinage, les paysans lui donnent le nom de Saint-Germain des Prés : au 8è siècle, le quartier est loin d'être construit… Vers l'an 1000, une nouvelle église de style roman est édifiée. Son plan est basilical (rectangulaire), et elle possède trois clochers. Deux d'entre eux, trop décomposés par le salpêtre (poudre de guerre) déposé pendant la Révolution, ont dû être détruits en 1821. Mais le clocher-porche appartient depuis un millénaire au paysage de Paris … Au 14è siècle, l'abbaye est très puissante, son domaine s'étend jusqu'aux environs de Saint-Cloud. Au 17è siècle, le monastère devient un des grands centres intellectuels européens. Mais il est dévasté par la Révolution, puis par le percement de la rue de l'Abbaye en 1800. L'église menace ruine au point qu'on envisage de la démolir. Grâce à l'active campagne de sauvegarde menée par Victor Hugo -et par le curé de la paroisse-, l'église et le palais abbatial, rue de l'Abbaye, sont restaurés au 19è siècle. (En face débute...)

Rue de Rennes
Elle doit son nom au fait qu'elle aboutit à la gare Montparnasse conduisant en Bretagne. Percée en 1866, il lui manque les 39 premiers numéros, car Haussmann comptait poursuivre sa percée jusqu'à la Seine pour la relier à la rue du Louvre. Au carrefour de la rue de Rennes et du boulevard Saint-Germain, Embacle est une sculpture-fontaine de Charles Daudelin offerte par le gouvernement québécois : le flot perce les dalles du trottoir au grand plaisir des enfants. Les boutiques de mode se succèdent, très chics du côté de Saint-Germain (dans la lignée des rues du Four, de Sèvres, des Saint-Pères), plus banales vers la tour Montparnasse.

2- Place de Furstenberg
Musée Delacroix, 6 rue de Furstenberg
(métro Mabillon ou Saint-Germain des Prés)
(tél. 01 44 41 86 50, ouvert 9.30-17.00 sauf mardi
)
Donnant sur la charmante petite place ombragée de Furstenberg, le musée a été aménagé dans le dernier atelier-domicile du peintre, qui y mourut en 1863. Le musée présente des souvenirs personnels de Delacroix, des dessins, des portraits, des études. Il organise régulièrement des expositions.

3- Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, 14 rue Bonaparte (www)
(tél. 01 47 03 50 00, visite le lundi après-midi avec conférencier sous réservation au 01 47 03 50 00 ou pendant les portes ouvertes en juin)

L'ancien couvent des Petits-Augustins, édifié par la reine Marguerite au début du 17è siècle, fut choisi comme lieu de dépôt après la nationalisation des biens du clergé en 1790. Nommé gardien des lieux, l'archéologue Alexandre Lenoir décida en 1795 d'en faire un musée. Il sauva de la destruction de nombreuses sculptures et d'objets de l'art religieux médiéval, notamment les tombeaux de la basilique de Saint-Denis. A la Restauration, le musée ferma et la plupart des œuvres reprirent leur place d'origine. Les sculptures qui restaient furent visitées par les artistes romantiques qui contribuèrent à remettre en valeur l'art gothique. L'actuelle Ecole des Beaux-Arts fut aménagée en 1816 dans les vestiges du couvent et l'hôtel de Chimay, auxquels on adjoignit d'imposantes constructions au 19è siècle. Le musée des Monuments français fut transféré à Chaillot en 1878. Rassemblant de nombreuses sculptures, il est encore aujourd'hui organisé comme l'avait conçu Lenoir en 1795 : de manière didactique pour que le visiteur puisse suivre l'évolution de la sculpture française du 12è au 17è siècle. La visite de l'école, notamment lors des expositions temporaires, permet de voir la cour d'honneur, l'église des Petits-Augustins transformée en musée des moulages de la Renaissance, le palais des études, la bibliothèque…

Les salles d'exposition et la librairie sont situés au 13 quai Malaquais et sont ouvertes tous les jours de 13.00 à 19.00, sauf le lundi.    

4- Institut de France, 23 quai Conti (www)
(tél. 01 44 41 44 41, visite le samedi et dimanche à 10.30 et 14.30
sur demande préalable)
(architecte
Louis Le Vau, 1691)
En 1661, Mazarin légua une partie de sa fortune pour fonder un collège accueillant les plus méritants des jeunes gens issus des nouvelles provinces françaises annexées par le traité de Westphalie. Ces 60 gentilshommes ou fils de bourgeois provenaient de l'Artois, de l'Alsace, du Roussillon et du Piémont (Pignerol), d'où le nom de collège des Quatre-Nations qu'on donna souvent au collège Mazarin. Le beau bâtiment classique fut construit par Le Vau (1663-1691) dans l'axe de la Cour Carrée du Louvre. La fameuse coupole (qui était à l'origine une chapelle) domine deux ailes arrondies se terminant par deux pavillons carrés. Celui de gauche a remplacé la tour de Nesles, ancienne tour de l'enceinte de Philippe-Auguste (www). Il abrite la bibliothèque Mazarine, première bibliothèque publique en France, aux précieuses boiseries anciennes. e En 1795, la Révolution créa l'Institut de France pour rassembler les académies de l'Ancien régime : l'Académie française fondée par Richelieu en 1635, l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (documents historiques) et l'Académie des sciences créées par Colbert. Installées dans l'ancien collège Mazarin en 1805, elles ont été complétés peu après par l'Académie des Beaux-Arts et l'Académie des sciences morales et politiques. Les 5 académies, composées de 325 membres élus par cooptation se consacrent toujours à l'encouragement des lettres, des sciences et des arts par des prix, des publications, dont le fameux Dictionnaire de la langue française… (En face...)

Le Pont des Arts
Décidée en 1801 par Bonaparte, cette passerelle marque l'avènement du fer et de la fonte au début du 19è siècle. Elle fut nommée ainsi en référence au palais des Arts, le Louvre, qu'elle reliait au collège des Quatre-Nations (l'Institut). Agrémentée de fleurs et d'arbrisseaux, la passerelle piétonnière (à un sou la traversée) constituait une sorte de jardin suspendu. Mais, pourvue de 9 arches qui gênaient la navigation, trop fragile, elle fut abîmée à plusieurs reprises par le choc de bateaux et fermée au public en 1970. Elle a été reconstruite en 1984 sur des plans de Louis Arretche. Elle est désormais en acier et ne comporte plus que 5 arches.

Bouquinistes, du musée d'Orsay au pont de Sully, du pont Neuf au pont Marie
Le long de la Seine s'étendent quatre kilomètres de boites à livres, bibliothèque en plein air unique au monde… Les premiers bouquinistes (de "book" ou de l'odeur de "bouc" des reliures en peau de chèvre ?) s'installèrent peu après l'ouverture du Pont-Neuf au début du 17è siècle. Ils furent régulièrement chassés par des ordonnances royales. Ce n'est qu'en 1891 qu'ils purent laisser leur caisse de livre sur le parapet, au lieu de devoir l'enlever tous les soirs. Aujourd'hui la Ville accorde des concessions, la taille et la couleur des caissons étant réglementées. Les caisses de livres se sont plus ou moins spécialisées (ce qui suit n'est qu'indicatif). Rive droite, les caisses s'étendent quai de la Mégisserie (photos anciennes, BD, littérature), quai de Gesvres (histoire, cinéma), quai de l'hôtel de Ville (romans policiers et de science fiction). Mais pas devant le Louvre, suite à l'interdiction par le ministre de la culture Malraux. Rive gauche, on les trouve quai des Grands-Augustins (disques, cartes, journaux, littérature…), quai Saint-Michel (livres insolites, gravures), quai de Montebello (gravures, vieux livres), quai de la Tournelle (policiers et science fiction, cinéphilie).

5- Hôtel des Monnaies, 11 quai de Conti (www)
(métro Pont-Neuf, Saint-Germain des Prés, Saint-Michel) (tél. 01 40 46 56 66, ouvert 11.00-17.30 du mardi au vendredi et 12.00-17.30 samedi et dimanche)
En 1771, Jacques-Denis Antoine construisit l'hôtel de la Monnaie dans le style néo-classique alors en vogue. Des ateliers de fonderie d'art furent aménagés pour la fabrication des monnaies et des médailles. Ce palais fastueux devait être le symbole de l'opulence nationale. Des presses monétaires et laminoirs fonctionnèrent jusqu'en 1973.

Créé en 1827 par Charles X, le Musée de la Monnaie de Paris (www) réaménagé récemment raconte la relation des Français avec leur monnaie, objet de la vie quotidienne et de la vie économique. Les monnaies sont présentées en situation et replacées dans leur contexte économique, social, politique et culturel. Les médailles apparaissent à la fois comme support de propagande et comme œuvre d'art. On finit la visite avec un cycle de fabrication de machines datant du début du siècle. (ouvert 11.00-17.30 du mardi au vendredi et 12.00-17.30 les samedi et dimanche)                

                                                                                                         

Espace Albert Dubout, 5 rue Jacques Callot
(tél. 01 46 33 05 09, ouvert 11.00-13.00 et 14.00-19.00, sauf dimanche) : peintures, sculptures dessins, affiches.

6- Rue de Buci, rue Saint-André-des-Arts
Rues commerçantes et animées.

Cour du commerce Saint-André et cour de Rohan
a
ccès par le carrefour de l'Odéon ou la rue de l'Ancienne-Comédie ou rue Saint-André des Arts ou par la rue du Jardinet avant 20.00
Cette charmante enfilade de cours a gardé ses ruelles pavées, ses maisons du 18è siècle, ses fragments d'enceinte du Moyen Âge… La cour de Rohan dépendait au Moyen Âge de l'hôtel des archevêques de Rouen, d'où son nom. On y accède en général par la cour du commerce Saint-André ouverte sur le boulevard Saint-Germain. Cette dernière a remplacé en 1776 les fossés de l'enceinte de Philippe Auguste : les maisons datent de cette époque. Au n° 9 le Dr Guillotin mit au point sa machine. Au n° 8 se trouvait l'imprimerie de l'"Ami du peuple" de Marat. Au n° 4, une maison a intégré la base d'une tour de l'ancienne enceinte. Sainte-Beuve a vécu au n° 2. 

De là, on accède à la petite cour de Rohan, en fait constituée de trois courettes : l'une possède un fragment de l'enceinte de Philippe Auguste (en terrasse), l'autre a gardé un hôtel de 1636 et un trépied forgé servant à monter à cheval.

Ancienne Ecole de médecine, 12 rue de l'Ecole de Médecine
(architecte Jacques Gondoin)
Bâtie dans un style néo-classique à la place du couvent des Cordeliers, l'Ecole de médecine et de chirurgie fut inaugurée en 1775. Dans les vestiges du couvent, Danton inaugura en 1790 le club des Cordeliers, qui eut un rôle prépondérant dans la chute de la monarchie (au n° 15 se trouve le seul vestige du couvent, le réfectoire, édifié entre le 14è et le 16è s). L'Ecole a fait place aujourd'hui à l'Université.

7- Musée d'histoire de la médecine, 12 rue de l'Ecole-de-Médecine (www)
(métro Odéon) (tél. 01 40 46 16 93, du 1er octobre au 15 juillet : ouvert 14.00-17.30 sauf jeudi, dimanche ou jours fériés, du 15 juillet au 30 septembre : ouvert 14.00-17.30 sauf samedi, dimanche et 15 août, visites guidées sous réservation au 01 40 46 16 93)
Le musée d'histoire de la médecine possède une belle collection d'instruments anciens : 1500 pièces parmi lesquelles des instruments égyptiens et gallo-romains, des scies à amputation du 17è, le bistouri qui a opéré Louis XIV, la trousse qui a servi à l'autopsie de Napoléon. Consacré à l'histoire de l'enseignement de la médecine et de la chirurgie, le musée possède aussi d'anciens traités de médecine.

8- Maison d'Auguste Comte, 10 rue Monsieur-le-Prince (www)
(métro Odéon) (tél. 01 43 26 08 56, ouvert sur RV du mercredi au vendredi)
Le philosophe positiviste vécut dans cet appartement de 1841 à 1857.

9- Théâtre de l'Odéon, place de l'Odéon (www)                                                                                                                                  
(horaires et billetterie par tél. au 01 44 85 40 40, spectacles du mardi au vendredi à 20.00 et le dimanche à 15.00) (architectes Peyre et Wailly
, 1779)
Le Théâtre-Français a été construit en 1779 à la place des jardins de l'hôtel de Condé que Louis XVI avait achetés et offert à la Ville, afin qu'elle y bâtisse un théâtre. Entouré d'arcades, il est de style néo-classique. Deux arches enjambaient jusqu'en 1818 les rues adjacentes, pour abriter les spectateurs de la pluie à leur descente de voiture. Le théâtre fut l'une des dernières opérations d'"urbanisme" (on disait alors "embellissement") de l'Ancien Régime… Il a imposé son ordonnancement aux autres immeubles de la place construits peu après. La convergence des rues devait faciliter l'arrivée et le départ des voitures. Le théâtre prit son nom actuel en 1797. Incendié il fut reconstruit à l'identique par Chalgrin en 1807. Occupé et dégradé par les étudiants de mai 68, il est devenu depuis le théâtre de l'Europe.

10- Palais du Luxembourg, siège du Sénat, 15, rue de Vaugirard (www)
(
tél. 01 42 34 20 00, séances du Sénat publiques le mardi, mercredi et jeudi, pour y assister téléphoner au 01 42 34 20 01, visites collectives au 01 42 34 20 60 le lundi, vendredi et samedi. Visite sur inscription au 01 44 54 19 49)
Après la mort de son époux Henri IV, Marie de Médicis achète le Petit Luxembourg à M. de Pinay-Luxembourg, une des branches cadettes de la maison qui régna sur le duché du Luxembourg (c'est aujourd'hui la résidence du président du Sénat). La reine florentine souhaitait se rapprocher d'amis italiens et préférait ce quartier plus tranquille et plus sain que le Louvre. Entre 1612 et 1622, elle se fait construire par Salomon de Brosse un palais de style Renaissance, qui devait lui rappeler le palais de son enfance par ses bossages à l'italienne ("bosses" rectangulaires en saillie sur la façade). Le palais passa ensuite entre les mains de plusieurs propriétaires nobles. En 1694, Louis XIV y fit élever les enfants qu'il avait eus de Mme de Montespan par Mme de Maintenon. En 1750, la galerie des Jordaens accueillit le premier musée public de peinture, appelé alors "salon".

Lors de la Révolution, le palais devient bien national en 1792. On y installe une manufacture d'armes puis une prison où furent emprisonnés Camille Desmoulins, Danton, David (qui y peignit son seul tableau de paysage, celui qu'il voyait de sa fenêtre, au Louvre aujourd'hui). Le palais fut vidé de ses collections d'art : les 24 toiles de Rubens qui visaient à renforcer la légitimité de l'italienne Marie de Médicis auprès de la cour se trouvent aujourd'hui au Louvre. En 1795, Le palais fut déclaré siège du Directoire, puis palais du Sénat sous le premier Empire : il fut complètement réaménagé par Chalgrin pour répondre à ses nouvelles fonctions. L'architecte remplaça les anciens appartements de la reine par la salle des huissiers, l'ancienne galerie des Rubens par l'actuel escalier d'honneur. Lors de la Restauration, les constitutions de 1814 et de 1830 en firent le siège de la Chambre des pairs. Pour lui donner son image d'édifice public, il fut considérablement agrandi à partir de 1834. A. de Gisors lui adjoint une nouvelle façade côté jardin exactement identique à la précédente, un hémicycle, une bibliothèque, décorée par Delacroix. Un Sénat où les membres étaient nommés à vie fut rétabli sous le second Empire. A partir de 1875 et de la IIIème République, les sénateurs furent élus au suffrage indirect.

Musée du Luxembourg, entrée 19 rue de Vaugirard (www)
(tél. 01 42 34 25 95, ouvert 10.30-22.00 le lundi, vendredi et 10.30-19.00 le mardi, mercredi, jeudi et samedi, ouvert 9.00-19.00 le dimanche)

Cette ancienne orangerie abrita le musée du Luxembourg de 1886 à 1937. Depuis il organise des expositions temporaires.

Devant le sénat, entre le 15 bis et le 15 ter de la rue de Vaugirard
Un médaillon fixé au sol indique "Arago". En hommage à l'astronome François Arago, l'artiste néerlandais Jean Dibbets a fixé au sol, sur le parcours du méridien de Paris, 135
médaillons en bronze.

11- Jardin du Luxembourg
(tél. 01 42 34 20 00, ouvert 7.30-21.30 en été et 8.15-17.00 en hiver)
Ce faubourg situé hors de la cité de Lutèce gallo-romaine était appelée Lucotitius - d'où le diminutif de Luco que donnent au jardin du Luxembourg ses habitués. Avant le 17è siècle, il y eut là d'abord un château de Vauvert puis un couvent de chartreux. Créé en 1617 pour Marie de Médicis qui fit construire le palais "du Luxembourg" à la mort de son époux Henri IV, le jardin fut ouvert au public en 1778. Sous la Révolution, le jardin s'agrandit des terrains du couvent des chartreux voisins, qui avaient été nationalisés, et s'étendit vers l'Observatoire. Il fut agrémenté de sa balustrade, de son bassin et du jardin anglais sous Napoléon. Cependant, c'est seulement dans les années 1820 que le public put profiter du jardin public, lorsque le futur Louis XVIII en devint propriétaire. Contre un modique droit d'entrée, les promeneurs pouvaient se désaltérer de café, de lait et se nourrir des fruits du verger. De nos jours, les visiteurs se côtoient harmonieusement : étudiants discutant ou lisant sur les chaises en fer disséminées, sportifs jouant au tennis, habitués réunis autour des jeux d'échec, passants retenus par le kiosque à musique, enfants du quartier ravis par les poneys, les manèges et les voiliers… L'apiculteur du rucher du Luxembourg dispense des cours une fois par semaine et vend le miel des 60 000 abeilles fin septembre à l'Orangerie du Luxembourg…

Eglise Saint-Sulpice (www)
(tél. 01 42 34 59 98, ouvert tous les jours 7.30-19.30)                                                                                                                          Une église fut fondée au 12è siècle pour les paysans de la paroisse de Saint-Germain des Prés. Au 17è, le développement du quartier entraîna la construction d'un nouvel édifice, mais faute d'argent, la construction dura plusieurs décennies. Le concours pour la façade fut ouvert en 1732. Le Florentin Servandoni l'emporta et édifia la grande colonnade à deux étages. La tour du nord a été construite par Chalgrin en 1780, celle du sud n'a jamais été achevée. A l'intérieur, la première chapelle est décoré de trois peintures de Delacroix.

12- Place Saint-Sulpice
Elle a été percée au 18è siècle sur un tissu urbain dense et ancien, mais l'aménagement resta inachevé : toutes les maisons devaient être bâties sur le modèle de celle de Servandoni située à l'angle de la rue des Canettes (devant le Café de la Mairie). La place est aujourd'hui occupée par un "pouvoir" différent à chaque angle : l'église Saint-Sulpice, l'Hôtel des impôts, la Mairie, les commerces : les boutiques de luxe ont progressivement chassé les magasins de "saint-sulpiceries". Seul subsiste un dernier marchand de ces images et objets religieux "dont l'idéalisation et le bariolage sont de mauvais goût" (Robert). Le café de la Mairie fut un des lieux de tournage du film "La discrète" de Christian Vincent avec Fabrice Luchini, le premier étage ayant été reconstitué en studio.

13- Marché Saint-Germain
Une foire existait dès le 12è siècle sur cette partie du domaine de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. En 1511, une halle à double comble pouvait accueillir 300 marchands. Après un incendie en 1762, elle fut remplacée en 1813 par un nouveau marché construit par Blondel : des arcades en plein cintre, couvertes d'un toit à double comble entouraient une cour carrée. Le marché a été fortement transformé par Olivier-Clément Cacoub entre 1985 et 1995.

Médaillon en bronze marqué "Arago", 152-154 boulevard Saint-Germain
En hommage à l'astronome François Arago, l'artiste néerlandais Jean Dibbets a fixé au sol, sur le parcours du méridien de Paris, 135 médaillons.

Voir aussi le parcours d'architecture moderne au sud du jardin du Luxembourg et l'architecture Art nouveau et Art Déco du 14è arrondissement.
 

La rue du Cherche-Midi

(Départ du métro Sèvres-Babylone ou Saint-Sulpice...)
De l'autre côté du carrefour de la Croix Rouge commence la
rue du Dragon, rue cossue où le DAL (Droit au logement) fit son premier coup d'éclat en décembre 1995, en réquisitionnant un immeuble vide pour y loger des sans-abris.

Rue du Cherche-Midi
Son nom viendrait soit de la déformation de "chasse-midi" -la rue allant de l'hôtel de Chasse vers le sud- soit d'une enseigne peinte d'un cadran d'horloge et de gens venant chercher midi à quatorze heures, c'est-à-dire cherchant à déjeuner alors que l'heure était passée. Elle prend naissance au pied du Centaure de César (14), carrefour de la Croix-Rouge (ci-contre). Cette partie de la rue a perdu ses antiquaires au profit de boutiques de chaussures et de vêtements depuis 1990, ancienne atmosphère que l'on retrouve au delà de la rue Saint-Placide. On remarque deux cadrans solaires, au 19 et au 56 ; de nombreux hôtels particuliers aux n° 9, 11, 13, 15, 18 (certains codes d'accès sont enlevés le jour pour les professions libérales). (Interruption au croisement du boulevard Raspail, pour l'immeuble de l'EHESS à droite...)

15- Maison des sciences de l'homme et EHESS, 54 boulevard Raspail (www)
(tél. 01 49 54 25 25) (architectes Beauclair, Depondt, Lods, 1968)
Exemple d'architecture moderne plus sûre d'elle-même que soucieuse de s'intégrer dans la ville existante, le bâtiment se veut un "manifeste du fonctionnalisme" qui affirme "la vérité des matériaux (l'ossature d'acier s'affiche clairement, les volets brise-soleil doivent remplir leur fonction sans enjolivure) ainsi que la pureté des volumes".

 

(Incursion vers l'église Saint-Joseph des Carmes : prendre à gauche la rue d'Assas...)
Eglise Saint-Joseph des Carmes, 70 rue de Vaugirard
(métro Rennes) (tél. 01 44 39 52 84)
La chapelle fait partie de l'Institut catholique. Bâtie entre 1613 et 1620, elle est remarquable par son dôme ancien et les souvenirs de la Révolution : en effet, le couvent des Carmes voisin devint une prison en 1790 et connut les "massacres de septembre" de 1792, où une centaine de prêtres furent tués. La décoration intérieure est due à des maîtres flamands, car il y avait alors pénurie d'artistes français.

(En poursuivant la rue du Cherche-Midi, hôtels particuliers aux n° 40, 44, incursion vers la rue Saint-Placide à gauche, royaume des boutiques dégriffées...)

16- Musée Ernest-Hébert, 85 rue du Cherche-Midi (www)
(métro Sèvres-Babylone, Saint-Placide) (ouvert tous les jours sauf mardi 12.30-18.00, le samedi et dimanche à partir de 14.00)
Héritier du peintre, le baron d'Uckermann a fait du bel hôtel de Montmorency-Bours un musée, qu'il a offert à l'Etat. L'édifice a préservé ses dallages de marbre, ses lambris de chêne, ses tentures de soie… Dauphinois d'origine, Ernest Hébert (1817-1908) arriva à Rome à l'âge de 22 ans. Il peignit essentiellement la campagne romaine avec beaucoup de luminosité. De retour en France, il fut un peintre officiel du second Empire. Il retourna ensuite à Rome comme directeur de la villa Médicis et fit des séjours parmi les montagnards des Abruzzes.

(On peut poursuivre la promenade vers le métro Duroc, ou retourner vers la rue de Rennes et son animation commerçante, en prenant à gauche les rues Ferrandi et Desgoffe....)


Immeuble Félix Potin, 140 rue de Rennes
(architecte Paul Auscher, 1904)
La façade de la rue Blaise-Desgoffe est ornée de motifs inspirés par l’Art nouveau et l’art baroque : fleurs stylisées, formes sinueuses modelées dans la masse du béton, entrelacs des balustrades du 7è étage. La tourelle d’angle est coiffée d’un campanile exubérant marqué Félix Potin. Après avoir hébergé un magasin Tati où eut lieu un sanglant attentat en 1986 (cf. plaque), il est désormais consacré aux vêtements Zara.

(Vers le métro Duroc...)

17- Bureau de poste et logements, 13 rue Saint-Jean de la Salle
(architectes Canale 3, Pierre Boudon, Jacques Michel, Yves Monnot, 1993)
Les architectes ont voulu rendre hommage au bâtiment voisin, la première Caisse d'épargne de France, "avec le vocabulaire d'aujourd'hui" : auvent répondant aux corniches mitoyennes, aluminium marquant le même esprit industriel que la brique voisine. La faille centrale "magnifie et ennoblit l'entrée marquée par les deux grandes bornes des bouches d'aération des parkings souterrains". Les volumes suspendus en béton lazuré de la faille sont comme "des entrailles où l'on pénètre", révélant la profondeur du bâtiment et éclairant les cuisines des appartements. L'espace des appartements est modulable, grâce à un panneau mobile qui permet de créer une pièce supplémentaire.

(Au bout de la rue prendre à gauche, vers l'Institut des jeunes aveugles au métro Duroc...)

Fondation Jean Dubuffet, 137 rue de Sèvres (www)
(métro Duroc) (tél. 01 47 34 12 63, ouvert 14.00-18.00 sauf samedi, dimanche, août)
La fondation expose des dessins, des peintures, des maquettes d'architecture de l'artiste contemporain. Consultation des archives du peintre sur RV.

Musée Valentin Hauÿ, 5 rue Duroc, 7è (www)
(métro Duroc) (tél. 01 44 49 27 27, fermé pour rénovation)

Le musée fait partie de l'association "Valentin Hauÿ pour le bien des aveugles", fondée en 1889. Il expose les méthodes et les outils imaginés du 18è siècle à nos jours pour l'accès à l'instruction et à la culture des personnes aveugles : premiers livres à caractère en relief de Valentin Hauÿ (1745-1822), écriture en points saillants de Louis Braille (1809-1852), le seul aujourd'hui adopté. On voit des appareils à écrire en relief, des globes terrestres et des cartes en relief, des objets et des œuvres d'art fabriqués par des artisans et des artistes aveugles.
 

Mairie du 6è. (www) Jean-Pierre Lecoq (RPR), 78 rue Bonaparte, 75 270 Paris cedex 06, métro Saint-Sulpice, tél. 01 40 46 75 06, ouvert 8.30-17.00 du lundi au vendredi, nocturne le jeudi jusqu'à 19.30.

Chiffres du 6è

Statistiques du recensement de 1990
Sondage de l'INSEE au 1/4
Chiffres du 6è Chiffres de Paris Chiffres de l'agglomération parisienne
Population totale 47 931 2 151 245 9 316 656
Population par âge (en %)
0-19 ans
20-39 ans
40-59 ans
60-74 ans
+ de 75 ans

17,2
33,8
25,5
14,1
9,3

18,6
35,9
24,7
12,2
8,5

25,5
33,8
24,7
10,2
5,7
Familles  (couples et enfants)
dont enfants

Personnes habitant seules (en % des ménages)
Nombre de personnes par ménage
28 656
9 768

55,3
1,81
1 423 932
491 292

49,8
1,92
7 486 068
2 920 272
33,2
2,41
Taux d'activité (en %)
dont chômeurs
56,2
6,4
60,9
9,7
62,5
9
Catégories socio-professionnelles des
ménages (selon personne de référence) (en %)
Agriculteurs
exploitants
Artisans, commerçants, chefs d'entreprises
Cadres professions intellectuelles sup.
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Retraités

Autres (élèves, étudiants, "au foyer")


0
7
32,5
10,3
10,4
4,2
21,4

14,1


0
5,5
23,4
13,9
13,8
10,5
23,4
9,4


0,1
5,3
18,4
16,3
14,2
17,4
22,3
6,0
Statut d'occupation du logement
par les ménages (en %)
Propriétaires-occupants
Locataires
Logés gratuitement

Logements sans confort
___ (sans salle de bain ni WC intérieurs)


32,2
51,6
16,2
9,8


28,3
63,0
8,7
8,1
40,2
54,0
5,8

3,9
Ménages ne disposant pas de voitures (en %)
Actifs travaillant à Paris
___ (même commune pour l'agglomération)
55,3
79,2
53,7
72,9
34,5
33,9

Sites internet du 6è
Saint-Germain des Prés : réalisé par l'association "Saint-Germain-des-Prés : l’esprit du lieu", animée par Jean Dominique Giuliani, Conseiller du 6e arrondissement.
Le Paris de Philippe Auguste : remarquable site sur la vie de la ville, les métiers, la muraille etc.

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