Histoire urbaine - petite et grande histoire - art et architecture modernes - bâtiments anciens - jardins et villas - ateliers et industrie - musées et loisirs  du 8è arrondissement (côté Champs-Elysées)

De la Concorde à l'Arc de triomphe : les Champs-Elysées

La "voie triomphale" du Louvre à l'arche de la Défense
Perspective majeure de Paris du Louvre à l'Arche de la Défense, la "voie triomphale" a été ébauchée au 17è siècle. En 1664, Le Nôtre fut chargé par Louis XIV de redessiner le parterre du château des Tuileries. Le jardinier (on ne disait pas encore paysagiste) mit l'accent sur l'allée centrale qu'il prolongea au delà du parc, jusqu'à l'actuel Rond-point. En 1709, on baptisa cette promenade plantée d'ormes Champs Elysées par allusion au lieu de séjour des héros dans la mythologie. En 1724, le directeur des jardins royaux, le duc d'Antin, prolonge l'avenue jusqu'à l'actuelle Etoile. Son successeur, le marquis de Marigny, la poursuit jusqu'au pont de Neuilly, pour des raisons de circulation mais aussi par goût esthétique et volonté de prestige. C'est ce qui a motivé encore aujourd'hui l'aménagement de la Défense.  L'axe de 7 km est ponctué de temps forts : la Pyramide du Louvre qui signale désormais l'origine, l'arc du Carrousel et l'arc de triomphe (décidés par Napoléon en 1806, alors qu'existait encore le palais des Tuileries), la Concorde, l'Arche de la Défense. La perspective devrait se poursuivre puisqu'on envisage de couvrir l'axe routier qui coupe actuellement Nanterre.

1- Place de la Concorde
Destinée à accueillir la statue de Louis XV - qui ne l'orna que 30 ans -, l'ancienne place Louis XV rompit avec la tradition des places royales fermées afin de respecter la perspective des Tuileries. Elle ne fut donc bâtie que sur un seul côté par deux palais monumentaux de Jacques-Ange Gabriel inspirés du style colossal de la colonnade du Louvre (aujourd'hui Hôtel Crillon -www- et ministère de la Marine). Les fossés rectilignes engazonnés et fleuris qui encadraient la place ont été remplacés aujourd'hui par des balustrades. Pendant la Révolution, la guillotine était installée sur la place de la Révolution au début des Champs-Elysées. Après l'épisode sanglant des exécutions de Louis XVI, Danton, Robespierre et 1100 autres personnes, elle devint place de la Concorde en 1795. Rebaptisée place Louis XV après 1815, elle reprit son nom actuel en 1830. A la place de la guillotine ont été installées des copies des Chevaux de Marly (les originaux sont au Louvre). Cadeau de l'Egypte, l'obélisque de Louxor fut dressé en 1836 par Louis-Philippe. Le roi des Français cherchait un monument qui "n'éveilla point les passions", ni celles des révolutionnaires, ni celles des royalistes. Après 1830 on ajouta deux fontaines et des colonnes ornées d'une proue de navire, emblème de la capitale. C'est ici que fut installé le premier éclairage électrique de la ville, en 1844.

Métro Concorde
(de la ligne 12)
Les carreaux reprennent les 17 articles de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Les jardins des Champs-Elysées
En 1814-1815, les troupes russes et prussiennes repoussèrent les armées napoléoniennes jusqu'à la capitale. Les soldats campèrent dans les jardins, ravageant les plantations, et la prestigieuse promenade périclita. Elle retrouva son prestige avec les aménagements de Hittorff en 1838. L'architecte de la gare du nord et de la place de l'Etoile aménagea des trottoirs, des fontaines, des pavillons, des candélabres au gaz. Des bals, des théâtres, des cirques, des cafés firent leur apparition. La foule prisait également les panoramas de paysages peints qui permettaient de se croire ailleurs. Celui de Davioud, transformé d'abord en palais des glaces, est devenu le théâtre du Rond-Point. En 1859, Alphand réaménagea les jardins à l'anglaise, les bals et les cafés-concerts se développèrent, deux pavillons furent construits. Un nouveau panorama fut édifié en 1883 par Charles Garnier, l'architecte de l'opéra : c'est aujourd'hui le théâtre Marigny.

Presque en face, la "grille du Coq" du parc du Palais de l'Elysée (2) donne sur l'avenue Gabriel : on peut (seulement) voir les frondaisons élyséennes de son parc à l'anglaise.

3- Grand Palais, 3 avenue du général Eisenhower, square Jean Perrin (www)
(métro Champs-Elysées-Clémenceau, Franklin-Roosevelt)
(tél. 01 44 13
17 17 ou 17 47, ouvert 10.00-20.00 sauf mardi, 10.00-22.00 le mercredi, entrée sans réservation à partir de 13.00)
(architecte Charles Girault, 1900)

Consacrées à leurs débuts à l'industrie et aux techniques, les Expositions universelles s'ouvrirent peu à peu aux Beaux-Arts. Ainsi, à l'emplacement de l'ancien palais de l'Industrie qui datait de 1855, Charles Girault édifia le Petit Palais et le Grand Palais "à la gloire de l'art français", pour l'Exposition universelle de 1900. Le Grand Palais accueillit de plus en plus de rencontres artistiques : le salon d'automne, le salon des Indépendants, et encore aujourd'hui, des expositions d'art et la FIAC, foire internationale d'art contemporain (sauf en ce moment car la grande nef est fermée pour travaux). Après l'Exposition universelle de 1889 qui signa l'apothéose de l'architecture de fer (avec une grande tour assez connue), le bâtiment comme son voisin témoignent du retour à l'académisme. La halle en fer est masquée par des colonnes, des statues, deux quadriges de cuivre aux angles (chars attelés de quatre chevaux). En revanche à l'intérieur, l'ornementation n'est pas rajoutée. Au contraire, "la structure constitue l'ornement". Cette intégration est caractéristique de l'Art nouveau.

4- Petit Palais, avenue W. Churchill (www)
(métro Champs-Elysées-Clémenceau, Franklin-Roosevelt)
(tél. 01 53 43 40 00, ouvert 10.00-18.00 sauf lundi, nocturne le jeudi jusqu'à 20.00)
(architecte Charles Girault, 1900)

Bâti pour l'Exposition universelle de 1900 dans un style très académique (colonnades, fronton, statues classiques), le Petit palais accueillit la rétrospective de l'art français. En 1902, la Ville de Paris en hérita. Issues en partie de legs et de donations, les collections permanentes sont composées d'art ancien, d'art de la Renaissance, de porcelaines, de meubles, de peintures françaises du 19è siècle, d'objets d'art de 1900, de sculptures de Carpeaux.

5- Pont Alexandre III
Le pont  construit en même temps que le Grand et le Petit Palais, pour l'Exposition universelle de 1900. Le tsar Nicolas II posa la première pierre du futur pont, qui prit le nom de son père pour célébrer l'amitié franco-russe. Composé d'une seule arche de fonte assez basse pour ne pas couper la perspective, il est abondamment décoré de candélabres en bronze, de chevaux ailés etc. D'autres statues, notamment de Bourdelle, se dressent aussi le long du cours de la Reine.

A l'angle du cours de la Reine et de l'avenue Franklin-Roosevelt, le jardin de la vallée suisse ressemble à un résumé de jardin haussmannien (arbres, petit pont...)

6- Palais de la Découverte, avenue Franklin-Roosevelt (www)
(métro Franklin D. Roosevelt) (tel. 01 56 43 20 20, ouvert 9.30-18.00 sauf lundi, le dimanche et les jours fériés 10.00-19.00)
Situé dans la partie Ouest du Grand Palais, il a été créé en 1937 à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts et Techniques. Son succès fut tel qu'il devint permanent, rattaché au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Créée par des savants, notamment le prix Nobel de Physique Jean Perrin, sa conception est originale : présenter à tous les publics les fondements des sciences, en suscitant la découverte par l'expérimentation. Toute la science est présentée, de façon simple et interactive, par des animateurs scientifiques au cours de nombreuses démonstrations quotidiennes. Les principaux domaines abordés sont  l'astronomie illustrée par le planétarium qui vient d'être rénové, la physique (électrostatique, électricité), la chimie, les sciences de la terre, la biologie humaine et la médecine. La salle Eureka s'adresse plus spécifiquement aux enfants qui manipulent, expérimentent, découvrent...   Cyber Métropole est un espace multimédia pour surfer sur Internet et consulter des CD-Roms. Saturne 2 : nouvel espace pour découvrir les éléments provenant de l'accélérateur de particules. Terre et vie : une enquête scientifique sur les métamorphoses de notre planette, depuis son origine.

En face, au numéro 17 le restaurant de René Lasserre, à l'origine un modeste bistrot-hangar construit dans les années 1930.

7- Théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées, au n° 2 bis
Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault ont redonné vie à un Panorama construit par Davioud en 1857. Ces attractions du 19è siècle permettaient de plonger au cœur d'un paysage peint. L'entrée principale était dans le jardin du Grand Palais, à l'opposé de l'entrée actuelle du théâtre. Le panorama avait "la forme d'une rotonde de 40 m de diamètre ornée d'un péristyle (colonnade) à quatre colonnes (corinthiennes) avec fronton". Devenu palais des glaces en 1892, il fut remodelé une première fois en 1964, puis seulement en 1980 pour accueillir la compagnie Renaud-Barrault.

Le rond-Point tracé par Le Nôtre pour terminer le "Grand Cours" forme aujourd'hui une transition entre les jardins (fontaines, parterres fleuris) et l'avenue des Champs Elysées (alignement semi-circulaire des immeubles).

Avenue Montaigne : on y trouve les grands noms de la haute couture et parfumerie, le siège de France 2 (RTL et M6 ne sont pas loin). Aux n° 23-27 le Plaza Athénée.

8- Théâtre des Champs-Elysées, 13-15 avenue Montaigne
(métro Alma Marceau)

(architectes Auguste Perret, Henry van de Velde, 1913)
Construit en 1913, le bâtiment marque une date dans l'histoire de l'architecture au début du siècle. L'architecte choisi était Henry Van de Velde : ayant fait appel à l'entreprise Perret pour l'ossature en béton, il fut finalement évincé du projet. Auguste Perret transige ici un peu avec ses principes. Il affirmait habituellement que le "béton se suffit à lui même", mais il a plaqué ici du marbre blanc en façade. Il estimait que "la charpente est le plus bel ornement de l'architecture", mais ici on voit seulement le portique de la façade, qui annonce les 4 groupes de poteaux qui supportent la charpente, abritant trois salles de spectacle. En revanche l'intérieur illustre que, d'après lui, "rien de doit masquer les structures" : les poutres ont été laissées visibles, ce qui a provoqué un scandale lors de l'ouverture. Un disgracieux restaurant a été construit sur le toit en 1989, soulevant de vives protestations. Les bas-reliefs extérieurs sont de Bourdelle, qui participa à l'élaboration du projet. Il s'agit d'Apollon et des Musées accourant vers lui : la Musique, la Danse, la Comédie, la Tragédie, la Sculpture et l'Architecture. Les peintures intérieures ont été exécutées par les nabis Maurice Denis (coupole de la grande salle), Vuillard (foyer de la salle de la "Comédie") et Roussel (rideau). Le théâtre accueillit en 1913 les ballets russes novateurs de Diaghilev et Nijinski. C'est ici qu'eurent lieu des premières retentissantes comme "le sacre du printemps" de Stravinski. Joséphine Baker présenta sa "revue nègre" en 1925, ce qui donna au jazz une sorte de reconnaissance officielle.

Bateaux sur la Seine (www)
Bateaux-Mouches devant le pont de l'Alma, port de la Conférence
(tél. 01 42 25 96 10)
Le nom de la compagnie provient du nom des chantiers lyonnais fabricant autrefois les bateaux. Les bateaux peuvent contenir 400 personnes.

9- Autour de la place François Ier
(métro Franklin D. Roosevelt)

Le quartier se construisit sous le Second Empire, sur un plan étoilé hérité des parcs classiques. Deux hôtels particuliers se font face, encadrant la fontaine de Davioud.

Avenue des Champs-Elysées (www virtuels, www boutiques et restaurants)
Les Champs-Elysées symbolisent Paris dans le monde entier : la "plus belle avenue du monde" est l'axe principal de la voie triomphale depuis le 17è siècle, un lieu de divertissement depuis le 19è et un centre du commerce de luxe depuis 1900. Au début du 16è siècle, Marie de Médicis crée le cours de la Reine, longue allée bordée d'arbres qui remplace des champs marécageux. En 1667, Le Nôtre prolonge la perspective du jardin des Tuileries. Le "Grand Cours", planté de rangées d'arbres, est rebaptisé "Champs Elysées" en 1709, par allusion au lieu de séjour des héros dans la mythologie. En 1724, le directeur des jardins royaux, le duc d'Antin, prolonge l'avenue jusqu'à l'actuelle Etoile. A la fin du 18è siècle la future grande avenue n'est encore qu'une promenade isolée, où ne s'élèvent que six propriétés. En 1814-1815, les troupes russes et prussiennes repoussent les armées napoléoniennes jusqu'à la capitale. Les cosaques campent dans les jardins, ravageant les plantations.

La grande transformation date du milieu du 19è siècle : les travaux du Second Empire entérinent alors l'opposition entre un Paris pauvre à l'est, et un Paris riche qui se structure à l'ouest autour des Champs Elysées. Hittorff puis Alphand installent des fontaines, des trottoirs, 3000 becs de gaz. Les restaurants, les cirques, les panoramas attirent une foule élégante. Les cavaliers, les calèches, les fiacres de la riche société circulent sous les yeux des badauds. De nombreux hôtels particuliers luxueux sont construits, dont aucun ne subsiste aujourd'hui (sauf l'hôtel de la Païva au n°25). Avec l'arrivée de la ligne 1 du métro en 1902, de grands hôtels, des immeubles d'habitation cossus, puis des commerce de luxe s'édifient. L'avenue devient une vitrine du modernisme industriel, automobile ou cinématographique. De nombreux bureaux sont édifiés à partir des années 1930, faisant aujourd'hui des Champs-Elysées une rue seulement habitée de quelques gardiens. L'artère des Champs-Elysées est devenue un symbole patriotique de gloire nationale : elle accueille depuis 1919 les défilés militaires du 14 juillet. Les grands jours d'émotion nationale, c'est ici que la foule se rassemble, pour saluer la mémoire de Victor Hugo en 1885, défiler pour la Libération en 1944, rendre hommage au général de Gaulle en 1970.

Les nouveaux aménagements de Bernard Huet en 1994 étaient destinés à redonner son prestige à l'avenue : les voitures ont été chassées des contre-allées, un parking souterrain a été créé, le sol a été couvert de dalles de granit gris (hélas déjà taché par les chewing-gums).  L'aspect promenade a été renforcé par la plantation d'une deuxième rangée de platanes. De nouvelles contraintes ont été définies pour les enseignes et les vitrines, une nouvelle ligne de mobilier urbain a été spécialement dessinée par Jean-Michel Wilmotte pour donner une unité en éliminant les éléments encombrants et inutiles : nouveaux bancs, candélabres, feux, kiosques. Mais le mobilier urbain reste assez disparate, puisque se sont aussi ajoutées des répliques des lampadaires de Hittorff de 1840, des kiosques Art nouveau, des colonnes Morris-téléphones, des abribus Norman Foster(On peut remonter l'avenue du côté droite, côté numéros pairs, d'où l'on voit mieux les immeubles du côté impair...)

(Trottoir impair...)
Au n° 15, l'hôtel construit en 1844 est entouré de luxueuses grilles de fer forgé. Il reste un exemple des demeures fastueuses qui bordaient l'avenue au 19è s, à la fois répertoire des styles et musée d'objets d'art (10). Au n° 25, c'est l'hôtel de la Païva : construit en 1866 pour une "reine de la vie parisienne", il accumule les marbres polychromes, les bronzes dorés, les stucs et les peintures allégoriques à la gloire de la féminité.
(Trottoir pair...)
Au n° 34, façade réduite à la largeur d'une fenêtre. Au
n° 40, il reste une des vitrines des grands palais de l'automobile édifiés dans les années 1920 pour présenter de nouveaux modèles rutilants, prenant la suite des carrossiers, selliers et marchands de chevaux du 19è s (De même sur les trottoirs impairs... n° 51-53). (Trottoir pair...)

Au n° 56-60 le Virgin Megastore s'est installé dans un immeuble construit en 1931 par Arfvidson pour la First National City Bank : ordonnance monumentale des pilastres, étages supérieurs en retraits, grand escalier d'honneur (11)
Disques et livres Virgin

(Juste à droite...)
Cartes et guides Espace IGN

(On peut faire une parenthèse années 1970 en prenant à gauche la rue Charron vers l'avenue Georges V...)
Centre d'affaires Georges V, 30 avenue Georges V
(architectes Nicolas Ilic, Pierre Sicard et Pierre Molins, 1974)
L'architecture de l'immeuble construit pour la Fédération de la chaussure est caractéristique des années 1970. Chacune des 70 sociétés adhérentes avait un bureau lui servant de "vitrine" parisienne, au sens propre comme au figuré. Mais l'immeuble a été vendu à un groupe de banques à cause des coûts d'entretien dus à la gestion automatisée. Pour s'intégrer dans le quartier, les architectes se sont alignés sur les immeubles mitoyens pour la hauteur -sauf "une tour, pour marquer nettement le coin de la rue"-, et ont utilisé le "verre pailleté" qui reflète les immeubles alentours.

(Toujours trottoir pair...)
Champs-Elysées
Dès le début du siècle, les constructions nouvelles des Champs-Elysées sont les vitrines des sièges sociaux et des commerces de luxe : ainsi, s'installent en 1914 Guerlain au n° 68 dans un immeuble de Méwès, l'architecte du Ritz (références au style classique et modernité des bow-windows d'acier ; l'institut de beauté de 1939 est éclairé par des appliques de Giacometti), et Vuitton au n° 70 (immeuble de Bigot, ci-contre). Seule subsiste au n° 74 la façade de l'hôtel Claridge, édifié en 1912, fermé en 1977.
La mode des passages couverts est lancée en 1926 avec les Arcades du Lido aux
n° 76-78. Léonard Rosenthal a couvert les murs de marbre blond et noir, d'appliques de Lalique en bronze et verre, a fait soutenir les dalles de verre du plafond par des colonnes de marbre.

(Trottoir impair, en face...)
Au n° 77, façade Arts déco plaquée de marbre et décorée de ferronneries.

Au n° 99, le Fouquet's, lancé en 1898, a été classé monument historique dans les années 1980, pour le protéger de l'envahissant voisinage des fast-food.
Après le croisement avec l'avenue Georges-V, l'immeuble construit en 1931 pour être la Maison de France, au
n° 55 de l'avenue Georges V, a gardé intactes sa rotonde d'angle et ses bow-windows (ci-contre). Il est désormais occupé par Andersen Consulting.

(Trottoir pair...)
De part et d'autre de la rue Washington (qui fait face à l'avenue Georges V), les
n° 104 et 114 (et un peu plus bas le n° 92) illustrent l'esthétique opulente des immeubles de rapport construits vers 1900 pour des locataires fortunés. Loggias superposées, décrochement des angles traités comme des tours seront repris en 1931 par Boileau au n° 101, trottoir impair (occupé aujourd'hui par le CCF) (ci-dessus, à droite)

Au n° 103 l'ancien Elysée-Palace hôtel fut racheté en 1919 par le Crédit Commercial de France qui en remania complètement l'intérieur, ne gardant que la façade : les ondulations, courbes, guirlandes Art nouveau sont de Georges Chédanne.

(En face, trottoir pair...)
12-
Lido, 116 bis avenue des Champs-Elysées (www)
(métro Georges V) (tél. 01 40 76 56 10)
(architecte Jean Desbouis, 1929)
Inauguré en 1928 sous les "Arcades des Champs-Elysées" (au n° 76-78), appelées communément "Arcades du Lido", le Lido proposait alors une piscine, des salons de beauté… Devenu cabaret en 1948, il a déménagé en 1977 dans ce bâtiment d'une grande modernité architecturale. Edifié en 1929, l'immeuble était initialement prévu pour une station de radio, le poste Parisien. Pour représenter cette activité alors symbole de modernisme, l'architecte a voulu délibérément trancher avec les immeubles voisins. La façade "en accordéon" permettait une double vue sur l'avenue. L'architecte avait voulu jouer aussi sur la couleur, avec des bow-windows en travertin jaune et les deux premiers niveaux en granit bleu. Mais celles-ci ont disparu, ainsi que les balcons chromés. Les enseignes lumineuses aussi cassent un peu le jeu des volumes…

Au n° 124, l'hôtel particulier de 1858 est pourvu d'une façade néo-classique (sculptures italianisantes), d'une l'entrée ornée d'un fronton (rue Balzac).
En continuant la rue Balzac, on rejoint la
chambre de commerce et d'industrie, située dans l'hôtel Potocki (www, photos) au n° 27 avenue de Friedland (13).

(Trottoir impair, en face...)
Les luxueux hôtels du début du 20è s ont été remplacés par des immeubles modernes : CCF au n° 119, et les deux suivants.

14- Publicis, 131 avenue des Champs-Elysées et rue Vernet
(architecte Pierre Dufau, 1975)
L'architecte devait construire un immeuble "assez neutre pour ne pas s'imposer de manière malpolie dans la perspective de l'Arc de triomphe", ce qu'il obtint par "un volume neutre qui ne dépasse pas", un "vitrage qui réfléchit le ciel et l'Arc de triomphe". L'angle est coupé en "arêtes saillantes" pour éviter un "banal plan coupé, forme molle". Mais le bâtiment devait avoir "suffisamment de personnalité pour être représentatif de la célèbre société de communication". Ainsi les terrasses sont couvertes de verdure (conformément aux vœux de l'impératrice Eugénie qui avait demandé une couronne de verdure à l'architecte Hittorff autour de l'Arc de triomphe...), verdure qui cache aussi les éléments disgracieux du toit.

La place de l'Etoile-Charles de Gaulle
A la fin du 18è siècle, le carrefour encore champêtre dessinait une étoile de cinq allées au milieu des pelouses. Deux pavillons jumeaux de Ledoux formaient la barrière de l'Etoile (à l'intersection avec les rues de Tilsitt et de Presbourg). Démolis en 1860, ils servaient à encaisser l'octroi, l'impôt que devaient payer les marchandises entrant dans Paris. En 1854, Hittorff vient de métamorphoser la place de la Concorde et les Champs-Elysées. Napoléon III le charge d'aménager la place en appliquant les idées d'Haussmann. Haussmann voulait un espace très ouvert, obtenu par sept nouvelles branches de l'étoile. Il ne souhaitait pas de commerces : les 12 hôtels particuliers créés par Hittorff durent avoir leur jardin sur la place et leur entrée dans les deux rues adjacentes. Du coup, la place est aujourd'hui essentiellement automobile…

L'Arc de Triomphe (www)
(tél. 01 55 37 73 77, horaires sous réserve, ouvert 10.00-23.00 du premier Avril au 30 septembre  et  10.00-22.30 du 1er octobre au 31 mars)
Napoléon décide en 1806 d'élever à Paris un arc de triomphe pour célébrer les victoires de la Grande Armée mais aussi "nourrir pendant 10 ans la sculpture française". L'arc a été édifié sur des plans de l'architecte Chalgrin, qui avait œuvré auparavant au collège de France et à Saint-Sulpice. Il a été décoré de nombreux groupes sculptés par des artistes romantiques et expressifs. Les sujets sont les batailles napoléoniennes ou mythologiques, des figures allégoriques comme le Triomphe, la Paix. la Marseillaise de Rude est à remarquer. Cependant, l'arc était loin d'être achevé en 1810, lors du mariage de Napoléon avec Marie-Louise. L'empereur et la nouvelle impératrice firent une entrée triomphale sous une maquette grandeur nature en charpente et toile peinte... Abandonnés pendant la Restauration, les travaux ne furent achevés qu'en 1836 par Louis-Philippe. Sa vocation d'arc triomphal s'est prolongée avec les défilés des conquérants et des libérateurs. Il est devenu lieu de la mémoire patriotique depuis le défilé du 14 juillet 1919 et l'inhumation du soldat inconnu en 1921. L'ascension de l'Arc permet d'admirer la vue sur les 12 avenues rayonnant en étoile : on est à mi-chemin entre le Louvre et la Défense.

(Au 6 avenue Kléber, immeuble Art nouveau de Georges Chédanne)

(On peut continuer par le quartier de la Défense, en prenant le bus n° 73, ou remonter vers le parc Monceau, en passant par l'avenue Hoche...)


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