Histoire urbaine - petite et grande histoire - art et architecture modernes - bâtiments anciens - jardins et villas - ateliers et industrie - musées et loisirs  du 8è arrondissement (côté Monceau)

Entre le Parc Monceau et la rue du Faubourg Saint-Honoré

15- Avenue Hoche
Plusieurs façades se démarquent du modèle haussmannien dominant. Au n° 30, LVMH (Louis-Vuitton-Moët-Hennecy) a confié la rénovation de son immeuble des années 1930 à l'architecte Stanislas Fiszer. Celui-ci a regroupé les étages par deux pour donner une nouvelle échelle à la façade, mettant l'accent sur la rigueur du découpage et les combinaisons variées de matériaux. L'architecte d'origine polonaise a également été choisi pour une opération similaire au n° 7 pour l'ambassade du Japon.

En face, au n° 33, les parfums Christian Dior affichent une devanture composée de pierre, verre et colonnes par Ricardo Bofill.

(Prendre à gauche la rue du Faubourg Saint-Honoré, puis à droite la rue Daru...)
On passe devant la salle Pleyel, au n° 252, récemment rénovée (www).

 

 

16- Eglise orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevski, 12 rue Daru
(métro Ternes, Courcelles)
(
tél. 01 42 27 37 34, ouvert mardi ou vendredi de 15.00 à 17.00)
L'église orthodoxe fut édifiée au milieu du 19è siècle par deux architectes du tsar. Les trois coupoles dorées en forme de bulbes sont caractéristiques de l'architecture byzantine et orthodoxe. La nef en forme de croix grecque mêle des cercles et des carrés. La voûte est en berceau. L'intérieur est décoré de mosaïques et d'un iconostase précieusement décoré : c'est une cloison décorée d'icônes séparant la nef du sanctuaire. (Prendre la rue de Courcelles à droite, jusqu'à la place du Pérou...)

Angle des rues de Courcelles et Rembrandt. L'immeuble en pagode fut construit en 1926 par F. Bloch pour la galerie de C.T. Loo, qui contribua à diffuser la connaissance des oeuvres orientales en France.
Au n° 9 rue de Murillo : la cour de l'immeuble a accueilli quelques vestiges du palais des Tuileries après sa démolition en 1882, suite à l'incendie de la Commune.

 

17- Parc Monceau
(métro Monceau) (ouvert en fonction du lever et du coucher du soleil)
En 1787, le duc de Chartres, futur Philippe Egalité, père de Louis-Philippe, fit édifier près du village de Monceau l'un des premiers jardins irréguliers de style anglo-chinois. Les paysagistes Carmontelle et Blaikie conçurent le jardin comme un cabinet de curiosités en plein air, qui devait bénéficier à la fois des attraits de la nature et de la civilisation. La nature était représentée par des rivières, des petits bois, des rochers, des grottes. La civilisation s'incarnait dans une pagode, une tente tartare, qui ont disparu. On voit encore la pyramide égyptienne et la colonnade de la Naumachie, le fameux bassin entouré de colonnes en ruines, du nom des combats navals de l'Antiquité. 

Le parc intégra en 1793 le bâtiment d'octroi du mur des fermiers généraux : cette rotonde néo-antique entourée d'un péristyle construite par Ledoux avait servi à percevoir les taxes des marchandises entant dans Paris. Le duc de Chartres y avait installé un salon jouissant d'une belle vue sur Paris (sortie nord). En 1860, lors du rattachement du village de Monceau à Paris, la moitié de la "folie" de Chartres fut vendue par Haussmann aux frères Péreire qui y construisirent des hôtels particuliers. Le parc fut ceinturé de grilles dorées et de portes, et réaménagé en parc à l'anglaise par Alphand, qui ajouta un pont à l'italienne et des essences rares (arbre-aux-pochettes). On y installa plus tard une arcade de l'hôtel de ville incendié en 1871 par les Communards.

Autour du parc Monceau
Le passage sous la colline de Monceau du chemin de fer concédé aux frères Péreire, en 1837, fut l'occasion d'une gigantesque opération d'urbanisme sur la plaine Monceau à la fin du Second Empire. Les immeubles édifiés dans un style officiel haussmannien voisinent avec des pastiches gothiques ou Renaissance. (Sortir du Parc par la place de la République dominicaine au nord...)

18- Avenue Vélasquez
Ouverte sur le Parc Monceau, l'agréable avenue Vélasquez est bordée d'hôtels luxueux comme le n° 5. Le n° 7, datant de de 1873, a été beaucoup réaménagé pour le musée Cernuschi.

Musée Cernuschi, 7 avenue Vélasquez (www)
(métro Monceau, Villiers) (tél. 01 53 96 21 50, 10.00-17.40, sauf lundi)
En 1896, Henri Cernuschi léguait à la Ville de Paris son appartement et les précieuses collections d'art chinois qu'il contenait. L'homme politique économiste et banquier les avait rapportés d'un voyage effectué en Extrême-Orient entre 1871 et 1873. Depuis, le musée s'est beaucoup enrichi. L'entrée rassemble des statues bouddhiques. Le rez-de-chaussée est consacré à l'art de la Chine classique, de l'Antiquité au 13è siècle : on voit des terres cuites néolithiques, des bronzes ("la tigresse"), des céramiques, des porcelaines, des statuettes funéraires, des peintures anciennes. Le premier étage présente des expositions temporaires ou des peintures chinoises contemporaines à l'encre sur papier.

19- Musée Nissim-de-Camondo, 63 rue de Monceau (www)
(métro Villiers) (tél. 01 53 89 06 50, ouvert 10.00-17.30, sauf lundi et mardi)
L'immeuble a été construit en 1914 d'après les plans du Petit Trianon. Son architecture et sa décoration intérieure recréent l'atmosphère raffinée d'un hôtel du 18è siècle. Le musée rassemble des meubles, des tableaux, de la porcelaine, des services de table, des pièces d'orfèvrerie et d'argenterie du 18è siècle. Certains proviennent des châteaux des environs de Paris (Montreuil, Saint-Cloud, Versailles). Cette collection a été réunie par le comte Moïse de Camondo, héritier d'une famille de financiers établie en France depuis le second Empire. En 1936, il légua sa collection aux Arts Décoratifs, en souvenir de son fils Nissim tué pendant la première guerre mondiale. On est d'autant plus ému que la descendance de cette famille a été exterminée à Auschwitz.

20- Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann (www)
(métro Saint-Philippe-du-Roule) (tél. 01 42 62 11 59, ouvert tous les jours 10.00-18.0)
L'élégante demeure de style néo-renaissance italienne fut construite en 1875 pour Edouard André. Il épousa 6 ans plus tard Nélie Jacquemart, peintre de portraits. Amateurs et collectionneurs avertis, ils rassemblèrent une très belle collection de peintures et d'objets d'art, qu'elle légua à l'Institut en 1912. Les collections sont regroupées par pays : l'école française du 18è siècle est représentée par des meubles, des tapisseries de Beauvais, des toiles de Boucher, Chardin, Fragonnard, Watteau, des sculptures de Lemoyne et Pigalle. La peinture flamande des 17è et 18è siècle est évoquée par Van Dyck, Rembrandt. L'école italienne rassemble des primitifs toscans, des peintures du quattrocento florentin et de la Renaissance vénitienne (Mantegna, "Saint-Georges tuant le dragon" de Ucello).
(Remonter boulevard Haussmann jusqu'au croisement avec la rue de Washington...)

21- Washington plazza, anciennement Shell building, 44-42 rue Washington et 29 rue de Berri
(architectes L. Bechmann et Chatenay, 1932)
L'immeuble a été conçu par un architecte revenant des Etats-Unis, comme une transposition à l'échelle parisienne des buildings new-yorkais. Il utilisa des techniques de constructions de pointe, aménageant des installations perfectionnées de chauffage, ventilation, ascenseurs. La galerie commerciale monumentale est fermée au public aujourd'hui.
(Continuer par la rue du faubourg Saint-Honoré...)

Faubourg Saint-Honoré
La rue a gardé son tracé légèrement sinueux du Moyen Age. Au 18è s, ces vastes espaces proches des Champs-Elysées attirèrent l'aristocratie qui édifia de luxueux hôtels : les n°137, 135.

22- Eglise Saint-Philippe du Roule, 154 rue du Faubourg St-Honoré
(métro St-Philippe du Roule) (tél. 01 43 59 24 56, ouvert 7.30-19.30, le samedi, dimanche et du 15 juillet au 1er septembre : de 7.30-12.00 et de16.00-19.30)
(architecte Jean-François Chalgrin, 1784)
Saint-Philippe du Roule fut édifiée en 1774-1784 pour desservir le faubourg Saint-Honoré en train de croître. Construite par Jean-François Chalgrin, l'église inaugura la vogue des églises inspirées de l'antiquité classique, qui dura jusqu'au milieu du siècle suivant (voir Notre-Dame de Lorette). Pour imiter les basiliques romaines, le plan s'écarte des croix grecques ou latines jusqu'alors utilisées. L'église est rectangulaire, formée d'une nef sans transept, flanquée de bas cotés et terminée par un "cul-de-four". Un plafond décoré remplace les voûtes traditionnelles. De plus, la simplicité de construction en abaissait le prix de revient. La façade aussi avec son péristyle de quatre colonnes, son fronton, témoigne de ce goût néo-classique.

 

(En continuant, on croise l'avenue Matignon. Juste à droite...)
Bureaux, 22 avenue Matignon
(architecte Vittorio Mazzucconi, 1976)
La ville de Paris exigeait une intégration en douceur de la nouvelle façade, obtenue par son alignement sur les corniches mitoyennes. Inversement, l'agence de publicité Walter Thompson voulait un immeuble "spectaculaire" symbolisant sa créativité. L'architecte a pu ainsi exprimer ses préoccupations en intégrant de fausses ruines classiques dans la façade en verre, "car en période de crise, les nouvelles civilisations réutilisent les morceaux des anciennes". L'échancrure du verre évoque "le drame de la rupture de notre civilisation industrielle par rapport à celles qui l'ont précédée", "les catastrophes qui menacent notre civilisation".
(A gauche, au 34 avenue Matignon...)
Immeuble Galerie d'Orsay (architecte J.J Fernier, sculpteur Babinet, 1992) (ci-contre)

 

23- Palais de l'Elysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré (www)
(métro Champs-Elysées-Clémenceau, Miromesnil) (tél. 01 42 92 81 00)
Edifié en 1718 par Mollet pour le comte d'Evreux, le palais fut acheté par Mme de Pompadour en 1753 et échut à Louis XVI en 1764 (embelli par Boullée, www). Les rois en firent une annexe de Versailles pour loger leurs visiteurs. Sous la Révolution, le palais devint une imprimerie, puis une école de danse, avant d'être divisé en boutiques et en appartements. En 1805, Napoléon offrit l'hôtel à sa sœur. Caroline et son mari le futur Prince Murat l'embellirent par deux beaux ensembles : le salon Argent et le salon Murat où a lieu aujourd'hui le Conseil des ministres. Joséphine y séjourna, puis l'Empereur jusqu'à 1814. Le Tsar Alexandre en fit sa résidence et c'est la que Napoléon signa son abdication en 1815. L'hôtel passa ensuite à Louis-Philippe puis à Louis-Napoléon Bonaparte. Résidant aux Tuileries, l'empereur du second Empire n'en fit pas moins faire des travaux importants : il remplaça les hôtels particuliers voisins par de nouvelles ailes, modifia radicalement le décor intérieur (la salle de bal) et suréleva les ailes sur cour. Le palais de l'Elysée est devenu la résidence officielle des présidents de la République en 1873. En 1947, Vincent Auriol fit disparaître marquises et verrières, ces ajouts de métal et de verre si appréciés à la fin du 19è siècle. Jacques Chirac réside dans les appartements particuliers des présidents, aménagés au premier étage de l'aile située du côté de la rue de l'Elysée. L'intérieur luxueux est orné de tapisseries des Gobelins, de meubles et de tableaux du 18è siècle français. Mais le palais ne se visite que lors des journées du patrimoine en septembre : il faut alors souvent trois heures d'attente pour pénétrer au cœur du pouvoir…

En face de l'Elysée, l'hôtel du prince de Beauvau est occupé par le ministère de l'Intérieur.

Rue du Faugourg Saint-Honoré (suite) : le n° 41 (de 1836) est devenu résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis. Le n° 39 (de 1720), les décors aménagés par la sœur de Bonaparte furent préservés par les Anglais qui en firent leur ambassade en 1825 : on voit le blason de la monarchie anglaise, avec sa devise en français.... Voir aussi le n° 33 (1713). La rue du faubourg Saint-Honoré qui constitue un haut lieu de la haute couture parisienne compte aussi des antiquaires, des joailliers... Jeanne Lanvin qui s'établit au n° 22 en 1890, fut rejointe par Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Cartier. Le lèche-vitrine se poursuit jusqu'à la rue Royale et la place Vendôme (1er).
 

De l'église de la Madeleine à la Gare Saint-Lazare

24- Eglise de la Madeleine (www)
(tél. 01 44 51 69 00, ouverte 9.00-19.00)

L'église fut commencée en 1764 pour "terminer agréablement la rue Royale", en vis-à-vis du Palais-Bourbon. Entourée en 1806 d'une colonnade antique, elle devint alors un "Temple à la gloire des Armées françaises" de Napoléon. Lorsqu'elle fut achevée en 1842, ce fut de nouveau pour servir d'église. L'intérieur, typique de l'art officiel des années 1830-1840 est orné de sculptures et de fresques indiquant sa destination religieuse. En revanche, l'extérieur ne comporte ni clocher ni croix. Les seuls signes extérieurs religieux sont les statues de saints dans des niches et le bas-relief sur les portes de bronze.

La place de la Madeleine, conçue en 1842 (par Charpentier), est animée par l'ancien marché aux fleurs, par les épiceries fines. Proust logea au n° 9 dans l'immeuble occupé par le restaurant Lucas Carton depuis 1880. Le dôme que l'on voit à gauche est celui de l'église Saint-Augustin. Un kiosque permet d'acheter les places de théâtre du jour à moitié prix.

La rue Royale est bordée de luxueuses boutiques : Christofle, Lalique au n° 11 (www), Lachaume au n° 10 (depuis 1845). Maxim's ouvert en 1893 au n° 3, a conservé son décor Art nouveau.

Musée Bouilhet-Christofle, 9 rue Royale (www)
(métro Madeleine, Concorde) (tél. 01 55 27 99 00, ouvert 13.30-17.30 du mardi au vendredi)
Créée en 1830, l'orfèvrerie de Charles Christofle connut un essor rapide à partir de 1841, lorsque le bijoutier introduisit le procédé anglais de galvanoplastie, dorure et argenture des métaux par électrolyse. Le musée retrace 150 ans d'orfèvrerie réalisée en argenterie massive ou en métal argenté. On y voit une bonbonnière en filigrane d'argent, de la vaisselle créée pour Napoléon III, une fontaine à thé de 1873, la collection Art déco du paquebot Normandie et de nombreuses pièces contemporaines.

25- Magasin des Trois Quartiers, 17 boulevard de la Madeleine, 1er
(architecte Louis Faure-Dujarric, 1932)

Fondé en 1829, le magasin des Trois Quartiers est l'un des plus anciens grands magasins de Paris. Reconstruit en 1932 dans un style Art déco, il vient d'être restauré. L'architecte Faure-Dujarric avait d'abord construit de lourds immeubles néo-haussmanniens en Argentine. De retour en France à partir des années 1920, il pratiqua dès lors une architecture dépouillée et graphique. En effet, à l'exubérance métallique de la première génération de grands magasins qui affichaient leur fonction commerciale, l'architecte préféra une façade semblable à un tableau abstrait. Les surfaces blanches en pierre, les lignes noires en acier, la finition soignée pourraient appartenir à un immeuble de logements de luxe et non à un grand magasin. Les galeries abritent aujourd'hui la mode chic de Chacok, Rodier ou Hugo Boss au dessus d'un vaste sous-sol consacré au sport.
(On peut continuer par la promenade du 1er arrondissement...)
(Ou remonter le boulevard Malesherbes...)

26- Logements, 4 rue Roquépine
(architectes Jacques Vitry et Dominique Hertenberger, 1982)
L'immeuble est un essai de "réinterprétation contemporaine et sans pastiche de la démarche de l'architecture classique". Ainsi la façade est symétrique autour d'un axe, elle est composée de trois parties distinctes, sans empilements identiques : soubassement, étages nobles (en partie en duplex), combles en ardoise comme les toitures du reste de la rue. Pour "offrir à la ville un véritable décor urbain", les finitions ont été soignées, particulièrement les 5 premiers mètres visibles par le piéton.


27- Eglise Saint-Augustin, 46 boulevard Malesherbes
(métro Saint-Augustin) (tél. 01 45 22 23 12, ouverte 10.00-16.00 du lundi au vendredi et 10.00-12.00 le samedi)
Victor Baltard, l'architecte des anciennes halles, a su utiliser ici la contrainte d'un terrain triangulaire ingrat. Son plan ingénieux de 1861 organise l'église en une large nef bordée de chapelles qui s'élargissent progressivement. Elles aboutissent au chœur surmonté de la grande coupole qui lui donne sa silhouette caractéristique. L'utilisation du fer permit d'élever la grande coupole à 50 m. La pierre qui couvre l'armature de métal ne sert pas à soutenir l'édifice mais seulement à la décoration. L'intérieur est caractérisé par l'utilisation décorative de la structure métallique, ce qui était très moderne. Par exemple, la voûte de la nef repose sur des arcs en métal ciselé apparents. Les autres éléments de décoration sont romans, gothiques, Renaissance et néo-byzantins, mélanges typiques de l'éclectisme de la fin du 19è siècle.

Gare Saint-Lazare
C'est la gare la plus importante de Paris : 140 millions de voyageurs l'empruntent tous les ans pour se rendre notamment vers la banlieue ouest. Edifiée en 1851 avec des halles métalliques qui inspirèrent Baltard, elle fut reconstruite en 1885. Le nouveau bâtiment mêlait des verrières modernes à un vocabulaire académique du 17è siècle : par exemple la composition symétrique fut conçue en lien avec l'ancien hôtel Terminus. Symbole de la modernité, diffusant une atmosphère étrange liée alors à tout déplacement en train, la gare Saint-Lazare a inspiré les peintres impressionnistes : Caillebotte, Manet qui avait son atelier au 58 de la rue de Rome, Monet qui y prenait le train pour Argenteuil.
En 1985 furent installés dans la cour du Havre et la cour de Rome deux ensembles du sculpteur
Arman : "l'Heure de tous" est une accumulation d'horloges, "Consigne à vie" est composée de valises superposées. 

28- Place de l'Europe
Derrière la gare, le pont de la place de l'Europe permettait (et permet toujours) de contempler l'activité du tout nouveau chemin de fer construit en 1832 -Monet en a d'ailleurs laissé une représentation. La place constitue le centre du quartier de l'Europe construit à la même époque, dont les rues reprennent le nom des grandes villes européennes. La rue de Rome connaît une singulière concentration de luthiers, d'archetiers et de fabricants d'instruments de musique. Ils se sont installés ici après 1911, lorsque le Conservatoire de musique s'est implanté rue de Madrid -le récent déménagement vers la Villette n'ayant pas entraîné de changements. On vient de loin pour bénéficier de leur savoir-faire en matière de fabrication et de restauration.

(Descendre vers le boulevard Haussmann...)

Chambre de Proust, 102 boulevard Haussmann
Au deuxième étage de la banque SNVB, la chambre de Proust a été restaurée récemment, elle a été notamment de nouveau couverte des panneaux de liège qui la protégeaient du bruit. Mais le mobilier de l'écrivain qui y travailla de 1906 à 1919 est au musée Carnavalet.

(En face...)
29- Le square Louis XVI
Trois mille victimes de la terreur révolutionnaire, dont Louis XVI et Marie-Antoinette furent enterrées ici, dans l'ancien cimetière de la Madeleine. En 1815, Louis XVIII voulant une sépulture plus digne pour son frère, fit inhumer les deux corps dans la basilique de Saint-Denis. Il chargea Fontaine et Percier d'élever ici une chapelle : la "chapelle expiatoire" devait expier les crimes révolutionnaires. Le square fut aménagé en 1865, un an après le percement du boulevard Haussmann.

(Continuer le boulevard Haussmann vers les grands magasins...)
30-
Bureaux, initialement Magasins Majorelle, 126 rue de Provence
(architectes Henri Sauvage et Charles Sarrazin, 1913)
Quinze ans auparavant, Sauvage avait construit pour l'ébéniste Majorelle sa maison de Nancy, manifeste de l'Art nouveau... dont on ne retrouve aucune trace dans cet immeuble. L'architecte joue uniquement sur la différenciation entre les étages, qui indique leur fonction : façade monumentale au 1er et 2è étage pour les galeries d'exposition, bow-windows arrondis plus intimes pour les bureaux des 3è et 4è, larges ateliers de fabrication tout en haut.

 

(Poursuivre et tourner à gauche...)
Eglise Saint-Louis d'Antin, 63 rue de Caumartin, 9è
(métro Havre-Caumarin, Saint-Lazare)(tel. 01 45 26 65 34)
L'église appartenait à un couvent construit en 1782 par Brongniart, l'architecte de la bourse. Derrière le porche, la cour austère est entourée de colonnades doriques. Cette construction consacra d'ailleurs la mode de ces colonnes massives, nues et sans base. Mais dès 1804, le couvent fut transformé en lycée par Napoléon. Dirigé par le proviseur Lakanal, le "lycée Bonaparte" était l'un des quatre grands lycées parisiens. Viollet-le-Duc construisit une extension au lycée en 1865, qui devint par la suite le lycée Condorcet. Parmi ses élèves, on compte Ampère, les frères Goncourt, Proust, Nadar, Léon Blum etc.

(A partir de là, la promenade peut se poursuivre par celle du 9è arrondissement, à partir des grands magasins et de l'opéra...)

(On peut rejoindre la Défense par le RER pris à Havre-Caumartin, ou par le bus n° 73 pris sur les Champs-Elysées -rejoint depuis la gare Saint-Lazare par les bus n° 32 ou 22-, ou pris à Neuilly après le bus n° 43 depuis Saint-Lazare...)

Mairie du 8è
François Lebel (RPR), 56 bd Malesherbes, 75 383, Paris cedex 08, métro Europe, tel. 01 44 90 75 08 (www)

Chiffres du 8è

Statistiques du recensement de 1990
Sondage de l'INSEE au 1/4
Chiffres du 8è Chiffres de Paris Chiffres de l'agglomération parisienne
Population totale 40 795 2 151 245 9 316 656
Population par âge (en %)
0-19 ans
20-39 ans
40-59 ans
60-74 ans
+ de 75 ans

19,5
31
26,7
13,8
9

18,6
35,9
24,7
12,2
8,5

25,5
33,8
24,7
10,2
5,7
Familles  (couples et enfants)
dont enfants

Personnes habitant seules (en % des ménages)
Nombre de personnes par ménage
27 844
9 904

47
2,02
1 423 932
491 292

49,8
1,92
7 486 068
2 920 272
33,2
2,41
Taux d'activité (en %)
dont chômeurs
57,4
6
60,9
9,7
62,5
9
Catégories socio-professionnelles des
ménages (selon personne de référence) (en %)
Agriculteurs
exploitants
Artisans, commerçants, chefs d'entreprises
Cadres professions intellectuelles sup.
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Retraités

Autres (élèves, étudiants, "au foyer")


0
8,8
27,5
8,5
13,2
8
20,8

13,1


0
5,5
23,4
13,9
13,8
10,5
23,4
9,4


0,1
5,3
18,4
16,3
14,2
17,4
22,3
6,0
Statut d'occupation du logement
par les ménages (en %)
Propriétaires-occupants
Locataires
Logés gratuitement

Logements sans confort
= (sans salle de bain ni WC intérieurs)


28,2
55,6
16,2
11,1


28,3
63,0
8,7
8,1

40,2
54,0
5,8

3,9

Ménages ne disposant pas de voitures (en %)
Actifs travaillant à Paris
= (même commune pour l'agglomération)
46,6
79,4
53,7
72,9
34,5
33,9

Sites internet sur le 8è
Les amis du parc Monceau
Site de la mairie

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