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Vocabulaire en urbanisme et histoire urbaine de R à Z

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Recours administratif _
Recul d'alignement
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Rééquilibrage de Paris vers l'est
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Réhabilitation
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Rénovation
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SDAU
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_ SEM
_ Taxes sur les portes et fenêtres
_ Transports publics
_ Villa
_ ZAC
_ Zone

Recours administratif : c'est une demande d'annulation ou de modification d'une décision de justice ou d'un acte administratif (un permis de construire, l'adoption d'un POS ou d'une ZAC par exemple). Le recours contentieux peut être déposé par un particulier ou une association qui estime que le droit de l'urbanisme n'a pas été respecté. Le recours doit être déposé au plus tard deux mois après l'affichage du permis de construire, mais la réponse du tribunal administratif peut prendre plusieurs mois. S'il y a urgence par crainte pour la sécurité publique par exemple, le juge administratif peut demander un référé suspensif (qui suspend les travaux) : un expert est nommé, rend un rapport et le juge administratif prend une décision (les audiences sont publiques). Le juge peut aussi demander un sursis à exécution du permis pour vérifier sa légalité : il peut alors faire arrêter les travaux jusqu'à ce qu'un expert donne son avis.
Un
recours gracieux a moins de portée : il peut être envoyé au maire par un particulier ou une association pour le sensibiliser à un problème particulier. C'est seulement si le maire ne répond pas que le particulier peut s'adresser au tribunal

Recul d'alignement : voir alignement

Rééquilibrage de Paris vers l'est : on a pu remarquer dans plusieurs grandes villes (notamment Paris et Londres) que les quartiers cossus étaient situés à l'ouest, ce qui s'expliquerait par le sens des vents dominants qui chasseraient les fumées des usines vers l'est. Cependant, à Paris, c'est le départ du roi de la place Royale (future place des Vosges, dans le Marais) vers le Louvre, au 17è s, qui a attiré les familles nobles. Puis la poursuite de la perspective depuis les Champs-Elysées vers l'ouest a modelé un "ouest" plus fortuné, y compris en banlieue. La politique de rééquilibrage vers l'est menée depuis les années 1970-1980 par l'Etat (SDAU de 1977, aménagements de la Villette, opéra Bastille, Bercy) et la Ville (Reuilly-Diderot, Seine rive-gauche) vise à doter l'est de la capitale d'équipements importants, mais aussi de logements neufs, ce qui a pu provoquer l'opposition de certains habitants obligés de partir à cause des destructions et de la hausse des loyers.

Réhabilitation : il s'agit de l'amélioration d'un bâti déconsidéré par son mauvais état, en améliorant les toitures, les façades, le confort sanitaire. En termes d'urbanisme, la réhabilitation ne se confond pas avec la restauration (qui implique le retour à un état initial, en général de qualité), ni avec la rénovation, mot improprement utilisé (mais adopté par l'usage) pour démolition-reconstruction.

Rénovation : mot improprement utilisé (mais adopté par l'usage et la réglementation) pour "démolition-reconstruction". La rénovation qui concerne en général tout le bâti d'un quartier peut être motivée par : la mauvaise qualité des bâtiments ; par leur inadaptation, qui conduit à remplacer des usines abandonnées par des logements, des logements vétustes par des bureaux ou des logements neufs ; par leur insuffisante occupation du sol ou par leur inadaptation à la circulation automobile, notamment dans les quartiers d'affaires. La rénovation a notamment existé à Paris sous Haussmann, puis dans les années 1960-1970 sous l'influence des idées du mouvement moderne. Les critiques formulées à l'égard de la "rénovation-bulldozer" (exil des anciens habitants, uniformisation sociale de Paris, fortes densités, opposition d'échelle et de style entre le tissu ancien et les quartiers rénovés...) ont conduit les aménageurs à favoriser davantage la réhabilitation depuis une dizaine d'années, même si celle-ci réclame plus de délicatesse, de complexité, de lenteur (ainsi pour le musée d'Orsay, après l'échec des pavillons Baltard des Halles).

SDRIF (Schéma Régional d'Ile de France) qui remplace le SDAU (schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme)depuis 2008 : document d'urbanisme élaboré à l'échelle d'une région (parisienne en l'occurrence) qui fixe les orientations à long terme, en matière d'espaces boisés ou agricoles à préserver, de lieux à urbaniser, de grands équipements (de transport, de loisirs...). Il est opposable aux communes qui ne respecteraient pas ses orientations dans leur PLU.

SEM (Société d'économie mixte) : sociétés immobilières spécialisées dans la construction, l'aménagement, la rénovation et la restauration urbaine, pour le compte de collectivités locales qui détiennent plus de la moitié de leur capital. Pour les communes, elles présentent l'avantage de la souplesse des sociétés anonymes de droit commercial.

Taxes sur les portes et fenêtres : voir impôts

Transports publics : les transports en commun actuels ont un ancêtre, le carrosse à cinq sols de Pascal. En 1662, observant qu'à Paris ne circulaient qu'une centaine de carrosses (pour rouler carrosse, il fallait un privilège royal), le philosophe obtint l'autorisation du roi d'établir des carrosses à itinéraire fixe, points d'arrêt marqués, horaires fixés à l'avance et coût partagé. Le succès fut grand mais l'aristocratie n'apprécia pas la promiscuité avec le peuple. Un édit n'accorda l'accès qu'aux "gens de qualité". Leur nombre insuffisant fit péricliter l'idée de Pascal.
Au 19è s, les agglomérations changent d'échelle, des usines et de nouveaux quartiers d'habitation s'installent dans les faubourgs, la ville s'agrandit au fur et à mesure de l'accroissement de la vitesse des transports (le rayon maximal d'une agglomération est toujours à peu près égal au temps parcouru en une heure, de la Rome antique à aujourd'hui). Carrosse en commun tiré par des chevaux, l'omnibus dessert Paris à partir de 1855 (vitesse commerciale : 8 km/h).

Tiré par des chevaux lors de son apparition vers 1870, le tramway est mécanisé au début du siècle et disparaît en 1937 sous la pression des automobilistes. Modernisé, silencieux et rapide grâce à sa situation en site propre, il a fait sa réapparition dans les années 1990 : en région parisienne entre Bobigny et Saint-Denis, et tout récemment entre la Défense et Issy (le Val de Seine).
Le premier
bus à essence roule en 1905, à une vitesse commerciale de 14 km/h (10 km/h aujourd'hui).

Débutant en 1837, la construction de lignes de chemin de fer rayonnant autour de Paris (vers Saint-Germain puis Versailles) est achevée dans ses grandes lignes en 1870. Fin 19è s, les habitants réclament l'ouverture de gares intermédiaires, pour utiliser le train comme moyen de transport quotidien : les trains de banlieue sont nés (voir aussi la petite ceinture). Mais il a fallu attendre les années 1970 pour le RER : sa construction étant coûteuse, il a fallu intégrer dans le calcul de la rentabilité les améliorations de temps et de confort (le coût social généralisé) pour le rendre rentable du point de vue social et pas seulement financier (vitesse commerciale : 49 et 38 km/h).

Le métro parisien est mis en place avec retard, à cause du conflit entre la ville de Paris et l'Etat sur la conception du réseau : l'Etat voulait un chemin de fer urbain relié aux lignes de banlieue existantes, tandis que la Ville voulait un réseau souterrain, dense et indépendant (d'où aujourd'hui l'absence de liaison directe entre les gares SNCF-terminus). Le choix, en faveur de la deuxième conception, fut accéléré par l'approche de l'Exposition universelle de 1900. Fulgence Bienvenüe en supervisa la construction (vitesse commerciale : entre 20 et 26 km/h).
(Sur le www : Historique par la RATP, visite des stations, Musée des transports urbains, Stations fermées du métro).

Villa : (par extension à partir de la villa) voie privée bordée de maisons individuelles.

ZAC (Zone d'aménagement concerté) : procédure d'urbanisme opérationnel instituée en 1967. Elle tirait les conséquences de l'échec des ZUP, zones à urbaniser en priorité, qui avaient été utilisées dans les années 1960 pour de très grandes opérations de logement. Les ZAC limitaient la taille des opérations (après 1973), permettaient la construction d'activités polyvalentes (logements, activités, équipements de tourisme etc.), organisaient la concertation entre l'Etat (qui finance le logement social, obligatoire pour 20 à 50 % des logements), les communes (surtout depuis la décentralisation de 1983), les organismes aménageurs (publics ou privés) et les propriétaires privés. La procédure de ZAC répondait également aux besoins financiers des communes : en effet, elle permet de programmer les équipements et de répartir leur charge par négociation avec l'aménageur privé (par convention), ce qui peut rapporter plus que l'habituelle TLE (taxe locale d'équipement, payée à l'occasion d'un aménagement dans un POS). Les ZAC doivent être réalisées dans les zones urbaines (ou à urbaniser) du POS, mais elles peuvent le remplacer par un plan d'aménagement de zone (PAZ).

La zone : diminutif de "zone militaire fortifiée", le mot désigne la ceinture de bidonvilles misérables qui se sont constitués, à la fin du 19è s. et au début du 20è s., sur les terrains des anciennes fortifications de Paris, malgré la loi. Peuplée de "zonards", mot qui a fini par désigner une personne marginale, la zone a été urbanisée par une "ceinture verte" de terrains de sport et par une deuxième ceinture de HBM dans les années 1920.

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