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Les atouts de Paris, capitale centralisatrice _
L'industrie a quitté Paris pour la périphérie _


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Le tertiaire
_ La population

Les atouts de Paris, capitale centralisatrice

Paris est une ville importante dès le Moyen Âge. Située à proximité des confluences de la Marne et de l'Oise avec la Seine, la ville a su valoriser sa situation de carrefour, surtout à une époque ou les transports de marchandises étaient essentiellement fluviaux. La prédominance du ravitaillement par le fleuve donna d'ailleurs un pouvoir important à la confrérie des marchands de l'eau, qui forma l'embryon du pouvoir municipal au 14è siècle.

Son enrichissement est dû aussi à sa position de capitale, choisie dès le 5è siècle par Clovis, puis en 987 par les Capétiens. A partir du 16è siècle, l'accroissement du pouvoir royal s'accompagne du renforcement du pouvoir de la capitale sur le reste du royaume. A l'époque des rois absolutistes du 17è siècle, de grands travaux prestigieux embellissent les palais royaux, favorisent la vie culturelle, scientifique (l'Observatoire, l'Académie) et même économique, grâce aux investissements royaux dans les manufactures (Gobelins).

La vie artisanale se développe. Les menuisiers et ébénistes du faubourg Saint-Antoine, les ateliers de faïence, de textile, de fonderie, bénéficient des commandes des riches abbayes, des palais royaux et des aristocrates... De cette tradition provient aujourd'hui la place de la haute couture, de la bijouterie, des industries du luxe (même si la haute couture, peu rentable, est surtout maintenue par prestige…).

L'industrie a quitté Paris pour la périphérie

Au 19è siècle, la France s'engage lentement dans la première révolution industrielle. Paris reçoit la plus grande part de l'exode rural provoqué par la modernisation des campagnes et par l'industrialisation. Pour subsister ou réussir, il faut désormais monter à Paris, ce que le chemin de fer permet dorénavant plus facilement. D'ailleurs, Paris est la seule ville de France où tous les chemins de fer sont des terminus !

Tous les investissements de transport se sont d'ailleurs faits en étoile autour de la capitale, qui a vu son poids s'accroître au fur et à mesure que se construisaient les chemins de fer, les routes nationales, les aéroports, les autoroutes, les trains à grande vitesse… C'est seulement depuis 10 ans que de nouveaux tronçons autoroutiers et des gares d'interconnexion du TGV permettent de contourner la capitale.

Paris est une grande ville attractive grâce à sa proximité du pouvoir, sa main d'œuvre bien formée, son important marché de consommation, ses centres de recherche. Ces atouts ont permis le développement d'usines de haut niveau, notamment automobiles : Renault était installé dans l'île Séguin de Boulogne-Billancourt (aujourd'hui l'usine est vide depuis 1992), Citroën en bordure du 15è arrondissement (transformé en parc André Citroën).

Mais une grande ville dense a aussi des inconvénients : le manque de place, la cherté des terrains, les difficultés de circulation, les mesures anti-pollution ont provoqué le départ de l'industrie depuis 30 ans. Les usines se sont surtout déconcentrées en périphérie. Certaines se sont décentralisées en province en bénéficiant des aides de l'Etat, notamment les entreprises publiques qui devaient donner l'exemple.

Depuis les années 1960, depuis qu'un livre de Jean-François Gravier déplorait l'opposition entre "Paris et le désert français", la politique gouvernementale d'aménagement du territoire a donc consisté à solliciter la capitale pour renforcer la province. La politique de taxation pour toute nouvelle implantation (ou agrandissement) dans l'agglomération est discutée depuis quelques années : certains font valoir que cette imposition désavantage Paris par rapport aux autres métropoles européennes…

Il reste désormais seulement des petites industries spécifiques à la grande ville comme des imprimeries. Souhaitant encourager le maintien de petites industries innovantes et non polluantes, la Ville mène depuis 15 ans une politique d'accueil dans des hôtels industriels (hôtel Berlier).

Le tertiaire

Capitale politique, administrative, économique, financière, culturelle, universitaire, Paris occupe 80% de ses habitants dans le secteur tertiaire. La ville concentre les institutions politiques, les ambassades, une grande partie des grandes administrations, des organismes internationaux (OCDE, Unesco), de nombreux sièges sociaux concentrés autour des quartiers d'affaires des champs Elysées, de l'Opéra et de la Bourse, une place boursière deuxième d'Europe après Londres, des universités prestigieuses et des implantations touristiques notoires (Disneyland)! Paris intra-muros rassemble 40 % des emplois de l'agglomération alors qu'elle ne regroupe que 23 % de la population.

Cependant, de nombreuses implantations ont été déconcentrées à la Défense, dans les villes nouvelles ou dans le reste de l'agglomération (des administrations, des sièges sociaux, les grandes écoles comme Polytechnique, Centrale…) ou en province (ENA). Les embouteillages dus aux déplacements de travail restent néanmoins considérables, malgré un réseau de transport en commun dense et performant.

Paris connaît un fort contraste sociologique et économique entre l'est et l'ouest de la ville, qui s'est en partie propagé à la couronne. Cela s'expliquerait, comme pour Londres par la volonté des "bourgeois" de ne pas subir les fumées des usines rabattues par les vents d'ouest dominants. En fait la coupure s'est faite au moment ou Henri IV choisit le Louvre comme résidence au début du 16è siècle. En effet la cour se déplace avec le roi et commence à édifier de beaux hôtels particuliers dans le faubourg Saint-Honoré. Le faubourg Saint-Germain, situé sur la route de Versailles prend la relève à la fin du 17è siècle.

Globalement, la ville est caractérisée par une surreprésentation de la main d'œuvre qualifiée. Le pourcentage des cadres, des professions libérales, des artistes, des étudiants, des chercheurs est supérieur aux 3,4 % que représente sa population.

La population

Paris a bénéficié de l'exode rural depuis le 19è siècle, et sa population n'a cessé de croître.

L'agglomération qui regroupait 4% de la population française en 1851 en groupe 17 % aujourd'hui.

Mais dans les années 1950 et 1960 c'est la banlieue qui reçoit une partie croissante des arrivants, notamment dans les grands ensembles construits précipitamment. C'est pour canaliser ce très fort accroissement qu'on décide la construction de 5 villes nouvelles. Pour mieux répondre à la croissance démographique, les découpages administratifs ont été revus en 1964, 8 nouveaux départements ont été alors créés. Progressivement, la vague de croissance démographique se reporte de plus en plus loin vers la périphérie. Aujourd'hui la grande couronne voit encore sa population augmenter, tandis que Paris perd des habitants depuis les années 1970. La ville-centre située entre le périphérique (intra-muros) a vu sa population passer de 2, 7 millions à 2, 1 millions actuellement. D'ailleurs l'ensemble de l'agglomération connaît depuis 10 ans un bilan migratoire déficitaire. La région Île de France ne croît que grâce à une fécondité un peu plus soutenue qu'ailleurs.

Paris reste la ville-centre d'une agglomération de 10 millions d'habitants. Mais son influence s'étend bien au delà de la région capitale : les "villes à une heure de Paris" ont reçu depuis 15 ans les citadins stressés souhaitant améliorer leur cadre de vie. Avec le TGV, les "villes à une heure de Paris" s'éloignent. Depuis longtemps on vient de Bourges ou de Rouen pour poursuivre des études, se faire soigner dans un grand hôpital, s'offrir un spectacle exceptionnel. D'ailleurs lorsqu'on regarde la carte de France, on remarque que toutes les grandes villes françaises sont en bordure du pays, la vaste zone d'influence de Paris ayant empêché les autres de croître…

 

Webographie
Industrie-iledefrance.org - Une analyse à jour par ce site issu d'un partenariat entre la DRIRE (Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement), les Chambres de commerce et d'industrie de Paris et de la région et l'INSEE.

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